Au terme de trois jours d'enquête préliminaire, l'ex-maire par intérim de Montréal, Michael Applebaum a été cité à procès.

L'ex-politicien de 52 ans sera jugé sous des accusations de fraude, complot, abus de confiance et corruption dans les affaires municipales. La défense avait annoncé dès le début de l'enquête préliminaire qu'elle ne contestait pas la citation à procès. La date de celui-ci n'est pas fixée encore cependant. Une conférence de gestion est prévue en octobre.

Les faits reprochés à M. Applebaum se seraient produits entre le 1er janvier 2006 et le 31 décembre 2011. Ils ont trait à des pots de vin obtenus dans le cadre de projets immobiliers. M. Applebaum était alors maire de l'arrondissement Notre-Dame-de-Grâge, Côte-des-Neiges.

Hugo Tremblay, qui était directeur de cabinet de M. Applebaum à l'époque, a longuement témoigné à l'enquête préliminaire. De lundi à aujourd'hui en fait. Il a été contre-interrogé de façon très serrée par l'avocat de l'accusé, Me Pierre Teasdale. D'autres témoins ont ensuite été appelés à la barre, mais leur témoignage a été beaucoup plus court. Une ordonnance de non-publication nous empêche de révéler ce qui s'est dit lors de l'exercice, qui se déroulait devant le juge Yvan Poulin, de la Cour du Québec.  Me Marie-Hélène Giroux officiait pour la Couronne.

Rappelons que M. Applebaum était courtier immobilier avant d'être élu conseiller municipal, en 1994. Après la démission du maire Gérald Tremblay, en 2012, M. Applebaum l'avait remplacé à la tête de la Ville de Montréal, comme maire intérimaire.  Le règne de M. Applebaum avait été de courte durée. Une enquête de l'Unité permanente anticorruption avait mené à son arrestation, en juin 2013. Saulie Zajdel, conseiller d'arrondissement, et Jean-Yves Bisson, directeur des permis, ont aussi été accusés dans le cadre de cette affaire. Ces deux derniers ont plaidé coupables récemment.

M. Bisson a plaidé coupable à une accusation de corruption et a écopé d'une peine de neuf mois à purger dans la collectivité, et une probation de 18 mois, pendant laquelle il devra faire des travaux communautaires. M. Zajdel a plaidé coupable à des accusations de corruption et abus de confiance. Il a eu une peine de 18 mois avec sursis, doit faire 240 heures de travaux communautaires, et doit donner un total de 10 000 $ à quatre organismes de charité.