Un sergent de police qui a rudoyé un homme pendant une manifestation pour le sommet du G20 à Toronto, il y a cinq ans, et qui aurait menti sur l'incident, pourrait faire face à une rétrogradation temporaire.

Michael Ferry a arrêté et étouffé Ryan Mitchell, qui ne semblait pourtant pas montrer de résistance. Les procureurs demandent à ce que le policier soit rétrogradé au poste d'agent pour une période d'un an en raison de son «dossier disciplinaire important», bien qu'il commence à dater.

En janvier, l'agent d'audience Lee Ferrier avait déclaré M. Ferry coupable d'inconduite en vertu de la Loi provinciale sur les services policiers parce qu'il avait arrêté illégalement l'étudiant au doctorat et utilisé une force excessive à son égard.

Le sergent Douglas Rose, qui avait participé à l'intervention policière, a été reconnu coupable des mêmes infractions. Les procureurs demandent aussi à ce que M. Rose soit réprimandé.

Le comportement de M. Ferry lors des audiences n'inspirait pas confiance. Il n'était pas crédible, avait noté le juge Ferrier, puisqu'il était agressif et évasif dans ses réponses.

Selon la preuve, M. Mitchell était membre d'un groupe de journalistes amateurs et d'universitaires qui couvraient le sommet du G20 en 2010. Ils s'étaient rendus dans les zones où la police avait procédé à des dizaines d'arrestations.

Soudainement, le policier avait menacé M. Mitchell de l'arrêter sur-le-champ s'il ne quittait pas. L'homme s'était soumis aux ordres du policier en s'éloignant, mais il avait dit à l'agent de s'en aller lui aussi. M. Ferry a ensuite chargé M. Mitchell - beaucoup plus petit que lui - l'a projeté au sol et l'a étouffé pendant 30 secondes jusqu'à ce qu'il soit menotté.

Le policier, qui cumule 26 ans de service, a martelé durant les audiences que M. Mitchell l'avait insulté et qu'il avait essayé d'agiter les passants à proximité. M. Ferry aurait tenté d'arrêter l'étudiant, mais il aurait offert de la résistance en le mordant, selon lui.

Le juge Ferrier n'a toutefois pas cru cette version, la qualifiant de «ruse». «Ce qui est arrivé, c'est que M. Ferry a perdu son sang-froid (...) Il a fait des erreurs et s'est apparemment livré à une fabrication de preuve. Sa version des événements est insensée», a tranché le juge.