«Je suis en pleine forme, en pleine santé, je n'ai aucune inquiétude face à mon avenir.» C'est ce qu'a déclaré la blogueuse Maude Lallier à ses collègues de classe la veille de son décès, selon son professeur Stephane Le Duc. Sa mort, encore inexpliquée, a secoué ses proches et de nombreux internautes.

La jeune femme était en rémission de cancer. Le coroner n'est pas certain que ce soit la maladie qui ait emporté Maude Lallier. C'est pourquoi une enquête a été ouverte afin d'en déterminer la cause.

Mystère pour l'instant

Une autopsie et des analyses toxicologiques ont été demandées au coroner par la police de Montréal, qui n'arrive pas avec certitude à s'expliquer la mort de la jeune femme trouvée sans vie chez elle, dans l'ouest de la ville. Les premiers résultats de l'autopsie ont été peu concluants.

Rien sur les lieux ne laisse croire à une mort criminelle, mais devant l'absence d'indices clairs, on s'en remet au coroner. Une procédure habituelle en pareilles circonstances.

«La machine à rumeurs est partie, mais les parents écartent totalement le scénario du suicide», indique Hélène Deslauriers, en entrevue à La Presse. C'est elle qui parle au nom des proches de Maude Lallier. La famille souhaite vivre son deuil en silence.

Mauvaise nouvelle en 2012

En novembre 2012, Maude, alors âgé de 22 ans, a appris qu'elle était atteinte du cancer des ganglions. Elle a ouvert le populaire blogue «Fight like Maude» quelques mois plus tard pour faire part de son expérience. «Elle s'en est servie comme thérapie. Elle se disait que d'écrire allait peut-être l'aider à comprendre», ajoute Hélène Deslauriers, qui connaissait très bien la jeune femme.

En juin 2013, Maude Lallier a subi avec succès une greffe de la moelle osseuse. Elle est entrée en phase de rémission complète en septembre de la même année. Elle s'est ensuite impliquée dans différentes fondations, amassant même 50 000$ pour la Fondation du CHUS.

«Elle avait une capacité de parler du cancer sans être dramatique et sans minimiser les choses. Elle avait ce regard très déterminant», se souvient André Beaulieu, porte-parole à la Société canadienne du cancer, division du Québec. Maude Lallier faisait partie d'une nouvelle campagne publicitaire de l'organisme.

Une femme inspirante, courageuse et positive

Ceux qui l'ont connue la décrivent comme une femme inspirante, courageuse et positive. Stephane Le Duc, professeur à l'école Promédia, était avec elle la veille de sa mort. Maude avait commencé le cours il y a un peu plus d'un mois et rêvait de devenir animatrice dans les médias. «Elle s'affirmait déjà comme un grand talent. Elle voulait vraiment réussir», raconte l'homme, encore dépassé par les événements.

Samedi soir, Maude Lallier est allée souper avec ses collègues de l'école après une longue journée en classe. Elle a été retrouvée sans vie le lendemain à son domicile. «À la fin de la journée samedi, elle était extrêmement heureuse», souligne son enseignant.

- Avec David Santerre