L'avocat du Québécois David-Manuel Santos Da Silva , arrêté en Floride il y a trois semaines pour une histoire de fraude sur l'internet, demandera la remise en liberté de son client, même si cela implique qu'il soit contraint à porter un bracelet électronique dans l'attente de son procès. « Je rencontre la famille aujourd'hui et je vais leur suggérer que l'un d'eux prenne un appartement à Atlanta [où M. Da Silva est détenu], qu'on paye le loyer d'avance et qu'il réside là-bas, a expliqué l'avocat Frank Pappas, hier. Qu'on lui mette le bracelet électronique s'il le faut, et qu'on dépose des garanties financières aussi », a-t-il ajouté.

David-Manuel Santos Da Silva, 33 ans, est actuellement détenu dans une prison fédérale à sécurité maximale, à Atlanta, en Géorgie. L'enquête sur sa remise en liberté est prévue pour le 17 mars. «Les avocats américains me décrivent cette prison comme étant l'une des pires. On y détient des personnes accusées d'espionnage contre les autorités », a décrit Me Pappas.

L'avocat a concédé que les autorités américaines sont «relativement dures» lorsqu'il est question de remettre des non-citoyens en liberté. «Mais nous pensons arriver là avec des garanties satisfaisantes. Si fraude il y a, alors elle a été commise à l'insu de notre client », a garanti l'avocat québécois.

Pirates vietnamiens

David-Manuel Santos Da Silva, accusé vendredi de blanchiment d'argent, possède le site web Market Bay, qui héberge les sites de diverses entreprises de vente en ligne. On lui reproche d'avoir participé à une vaste fraude qui aurait été échafaudée par les pirates informatiques vietnamiens Giang Hoang Vu et Viet Quoc Nguyen. Ces derniers auraient volé près d'un milliard d'adresses courriel dans les serveurs d'entreprises américaines, pour ensuite inciter leurs propriétaires à faire des achats sur Market Bay. Les pirates auraient empoché des dividendes sur chacune des ventes enregistrées sur le site. Or M. Da Silva ne savait rien de la fraude orchestrée par les pirates, a souligné son avocat. «Market Bay héberge les sites d'une centaine de compagnies, a-t-il expliqué. Ces deux énergumènes-là ont envoyé des courriels qui contenaient des liens vers Market Bay. Mais mon client ne les connaissait pas », a assuré Me Pappas.