Réclamant chacun 50 000$ en guise de réparations pour le viol allégué de leurs droits fondamentaux, sept résidants de Kahnawake - dont l'athlète olympique Waneek Horn-Miller - poursuivent leur conseil de bande. Au coeur du litige: la règle obligeant tout Mohawk vivant en couple avec un non-Autochtone à déménager.

Soulignant que la plupart des autres conseils de bande n'excluent pas de leur territoire les couples mixtes, les plaignants dénoncent le harcèlement dont ils se disent victimes.

Pétitions anonymes, manifestations devant leurs maisons (et leurs enfants), menaces à leur intégrité physique, menaces de se faire couper l'eau ou le service d'égout: même si le conseil de bande a officiellement condamné toute intimidation, il n'a rien fait pour qu'elle cesse, allègue la poursuite.

S'appuyant sur la Charte canadienne des droits et libertés, les plaignants réclament la fin de ces actes d'intimidation et la restauration de leurs droits fondamentaux.

En entrevue téléphonique, le grand chef Michael Delisle a dit être très «déçu» que les plaignants aient choisi de contester une règle mohawk devant les tribunaux. «Cette question touche la communauté et elle devrait être traitée au sein de la communauté.»

M. Delisle, qui explique que le conseil de bande n'est pas l'instigateur de la campagne d'éviction des couples mixtes, dit ne pas savoir combien de personnes sont visées.

Il précise cependant que personne n'a été expulsé jusqu'à présent, mais que certaines familles ont choisi de partir d'elles-mêmes.

La volonté d'expulser des non-Autochtones de Kahnawake refait surface à intervalles répétés depuis des décennies.

La bataille qui s'annonce opposera le droit coutumier des Autochtones de s'autogouverner (du côté du conseil de bande) au nécessaire respect des droits de la personne (du côté des plaignants).