La saga judiciaire se poursuit entre le propriétaire des Résidences Soleil, Eddy Savoie, et Pierrette Thériault-Martel, cette résidante de Longueuil qui avait vertement critiqué la qualité des soins offerts au Centre d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) Saint-Lambert-sur-le-Golf, propriété de M. Savoie.

La Presse a appris que l'homme d'affaires avait déposé une requête à la cour, jeudi, pour en appeler du jugement rendu au début du mois par le juge Gary D. Morrison et le condamnant à verser près de 300 000$ à Mme Thériault-Martel, qu'il avait poursuivie abusivement.

Puisque la cause contestée par M. Savoie découle d'une poursuite-bâillon, il devra obtenir la permission de la cour pour en appeler. Les parties seront de retour en cour le 12 septembre pour faire valoir leurs arguments.

«Nous allons contester cette requête», a déclaré hier l'avocat de Mme Thériault-Martel, Me Jean-Pierre Ménard. M. Savoie n'était quant à lui pas disponible pour commenter les raisons qui l'amènent à en appeler de la décision.

Mais dans la «Requête pour permission d'appel» déposée par les avocats de M. Savoie, plusieurs éléments du jugement Morrison sont remis en question. On mentionne notamment que le témoignage de Mme Thériault-Martel «a été truffé d'inexactitudes, de contradictions et de pertes de mémoire opportunes, ce qui aurait dû soulever un doute quant à sa crédibilité, ce que le juge a omis de considérer».

«En somme, les fins de la justice sont-elles atteintes par un jugement dont le résultat net est d'enrichir démesurément une personne initialement poursuivie par le demandeur qu'elle a diffamé personnellement?», est-il également écrit dans la procédure.

L'affrontement se poursuit

La saga judiciaire opposant M. Savoie et Mme Thériault-Martel dure depuis 2011. Cette année-là, Mme Thériault-Martel avait publiquement critiqué la qualité des soins offerts au CHSLD Saint-Lambert-sur-le-Golf, où sa mère était hébergée.

L'homme d'affaires avait répliqué en poursuivant Mme Thériault-Martel en diffamation pour 400 000$. À l'automne 2013, M. Savoie a été reconnu coupable de poursuite-bâillon par le juge Gary D. Morrison. Le magistrat avait estimé que M. Savoie avait cherché à faire taire Mme Thériault-Martel.

Dans un jugement daté du 15 août, le juge Morrison a condamné Eddy Savoie à payer près de 300 000$ à Mme Thériault-Martel pour cette poursuite-bâillon, dont 200 000$ en dommages punitifs.

Plus tôt cette semaine, Me Ménard avait mentionné que si M. Savoie interjetait appel, il n'écartait pas l'idée de demander à la cour de «reconsidérer les dommages punitifs». «Parce que ça voudra dire que 200 000$ ne l'auront pas empêché de recommencer», avait déclaré l'avocat.