Environ 10 ans avant de prédire l'avenir de Caroline Duval, Suzanne Pépin était plutôt liée au trafiquant de drogue Daniel Muir, qui se fiait à ses prédictions pour mener ses affaires.

«J'étais rendue quasiment comme son amie. Il payait mon loyer et mes cours de conduite», nous a déclaré la voyante et ex-coiffeuse sexagénaire.

En 2011, Suzanne Pépin a dû témoigner au procès du couple de blanchisseurs d'argent avec lequel Muir faisait affaire juste avant d'être assassiné en 2004. La voyante a alors raconté avoir déjà assisté à des pourparlers dans un restaurant du Vieux-Montréal. Muir voulait qu'elle se serve de ses dons pour le conseiller.

Selon un article de l'époque, le criminel rétribuait sa voyante «très généreusement», «mais la voyante devait endurer de se faire traiter de «BS» quand il n'était pas de bonne humeur».

En 2004, la manne s'est tarie: le trafiquant de 41 ans a été exécuté à coups de hache, sous les yeux des passants estomaqués, alors qu'il fuyait un bar de danseuses nues.

Malgré ses liens avec le criminel, la voyante n'a jamais été accusée de quoi que ce soit. Après la mort de Muir, elle a toutefois été pourchassée par le fisc. Elle explique que l'homme avait enregistré sous son nom - et à son insu - cinq véhicules valant 300 000$. Suzanne Pépin précise avoir connu Caroline Duval parce que l'avocate (admise au Barreau en 1997 et non en 1999, comme une consoeur homonyme) l'a aidée à se défendre.

Depuis, dit la voyante, Me Duval lui a référé trois clientes.

Un prêt de 18 000$

Selon la cliente qui a dénoncé leur priximité au Barreau, la tireuse de cartes a voulu lui soutirer un prêt de 18 000$ afin de rembourser sa dette au fisc, à la fin d'une rencontre survenue à l'été 2011. En échange, la cliente se serait vue promettre une part de salon de coiffure et un «cadeau», soit la réalisation de trois de ses voeux, parmi lesquels le retour de sa fille. La cliente dit avoir dénoncé la situation à Me Duval, et que celle-ci lui a alors promis de sermonner la voyante.

Suzanne Pépin rétorque qu'elle a simplement évoqué ses problèmes financiers devant la cliente. Et assure que c'est cette dernière qui lui a proposé un prêt et voulait acheter son salon.

Nous n'avons pu soumettre leurs versions à Caroline Duval, celle-ci refusant de parler tant qu'une enquête est en cours au Barreau du Québec.