Après plus d'un an et demi sans contrat de travail, les 132 juristes de la Ville de Montréal mènent aujourd'hui une journée de grève pour dénoncer l'impasse dans les négociations de leur nouvelle convention collective. Attention, disent-ils, ce n'est que la première étape. Une grève générale illimitée pourrait être déclenchée.

«Nos conditions de travail sont tout simplement inacceptables. Les heures supplémentaires ne sont même pas payées. Vous êtes tenus de faire une semaine de 35 heures, mais dans les faits, vous travaillez beaucoup plus», a expliqué à La Presse, exaspérée, la procureure municipale et porte-parole des juristes de la Ville de Montréal, Me Mylène Bergeron. 

Ils étaient plus d'une centaine réunis ce matin devant la Cour municipale, situé dans le Vieux-Montréal. Selon Me Bergeron, plus de 40% d'entre eux n'ont pas de statut permanent. «Ils travaillent sur un siège éjectable», a-t-elle dit. 

«Une bonne partie d'entre nous travaille à la Cour municipale en droit criminel. On traite des sujets aussi importants que l'itinérance, la violence conjugale, ou la santé mentale. Nous faisons une justice humaine, en première ligne. Notre travail est essentiel», juge Me Bergeron.

La Ville défend sa rémunération «compétitive»

Selon le directeur principal du capital humain et des communications de la Ville de Montréal, Jean-Yves Hinse, le noeud du problème est la comparaison que font les juristes de la Ville avec ceux de la province.

«Nos juristes nous demandent d'être comparé avec ceux qui travaillent pour la province. C'est ce qu'on fait. Dans nos calculs de dépenses, toutefois, nous croyons que nous les payons de façon équivalente. Leur salaire net est peut-être moins élevé, mais ils ont davantage de bénéfices sociaux», a expliqué le directeur. 

Par exemple, si les juristes de la Ville de Montréal ont un salaire annuel de 104 000 dollars, comparativement à 119 000 dollars pour les juristes du gouvernement du Québec, leur régime de retraite est plus avantageux, a défendu M. Hinse. Un juriste montréalais contribue à 30% dans son fond de retraite, alors que c'est 50% à Québec. 

«Pour les heures supplémentaires, je ne crois pas que c'est en réel enjeu. Un juriste qui travaille plus que son horaire régulier et que la décision est approuvée par un supérieur sera payé.», a-t-il dit. 

Aucune date n'a été fixée pour l'instant pour un retour à la table des négociations. 

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L'IMPASSE DES NÉGOCIATIONS, SELON LES JURISTES 

Pour leur nouvelle convention collective, les juristes réclament: 

1- Des postes permanents;

2- Que le temps supplémentaire reconnu et payé;

3- Une équité des conditions de travail avec les procureurs de la couronne.