Les relations se sont encore envenimées cette semaine entre le Tribunal administratif du Québec (TAQ) et ses membres. Dans un échange de lettres au ton aigre-doux, l'association qui représente les 85 juges administratifs et leur présidente, Hélène De Kovachich, se menacent mutuellement.

À la suite de la publication d'un texte dans La Presse, la semaine dernière, qui a illustré les relations de travail difficiles au TAQ, Mme De Kovachich a convoqué le président de l'association, Jean-Marc Dufour, à Montréal en fin de journée vendredi. La Presse a cité des courriels entre M. Dufour et ses membres dans lesquels il demandait des informations confidentielles sur un mystérieux mandat de 84 000 $ accordé par le TAQ à une avocate spécialisée en matière familiale. La nature de la cause est demeurée secrète, selon la volonté d'un juge qui a mis l'affaire sous scellé.

Des lettres de part et d'autre

La présidente et juge administratif en chef du TAQ a remis vendredi dernier, en main propre, une lettre de réprimande aux sept membres du conseil d'administration de l'Association des juges administratifs du Québec.

Elle prévient qu'elle se verra dans l'obligation de «prendre des mesures appropriées» si les membres du TAQ tiennent comme prévu une réunion sur leurs relations de travail, aujourd'hui à Trois-Rivières - une rencontre qui devrait avoir lieu en dépit «des menaces», assure-t-on. Les membres du TAQ préparent un geste d'éclat au forum sur la justice administrative, le 15 mars à Montréal.

L'Association a répliqué à la direction du TAQ dans une lettre. «Votre reproche illustre que vous faites ab-straction des droits fondamentaux protégés par les chartes que sont le droit d'association et la liberté d'expression», peut-on lire.

Ces membres des tribunaux administratifs revendiquent de meilleures conditions de travail, salariales essentiellement. Le ministère de la Justice est sympathique à leurs doléances, mais, en période de compressions budgétaires, le Conseil du Trésor leur a opposé une fin de non-recevoir.