Déjà critiqué par le Vérificateur général du Québec, le Tribunal administratif du Québec (TAQ) fait de nouveau sourciller le gouvernement. Des factures totalisant près de 6000$ pour de l'alcool et des réceptions sont apparues au bilan de l'organisme.

Les documents transmis à l'opposition libérale pour l'étude des crédits 2012-2013 du ministère de la Justice montrent la dépense singulière du TAQ. Aucun autre organisme relevant du ministre de la Justice, Bertrand Saint-Arnaud, n'a eu ce type de débours l'an dernier - la période couvre essentiellement l'administration Charest.

Jointe mercredi, Gisèle Pagé, directrice du TAQ, observe qu'on a servi de l'alcool à deux occasions seulement, lors de la prestation de serment des juges à Montréal et à Québec, en juin dernier. Pour 85 personnes, il s'agit à chaque occasion d'une facture d'environ 400$. Le reste des dépenses touchait les services de traiteurs pour quatre réceptions.

«Peut-être sommes-nous plus transparents que les autres», a affirmé Mme Pagé lorsqu'on lui a rappelé que son organisme est le seul à faire de telles dépenses.

Le TAQ a aussi donné des mandats importants à certains avocats. Ainsi, Me Luce Gayrard, spécialisée en droit de la famille, recevait 425$ pour un mandat «couvert par un interdit de publication, sous scellé», a précisé Mme Pagé. Le taux horaire exigé est passablement élevé par rapport aux normes gouvernementales, mais le TAQ n'est pas soumis aux règles des ministères, rappelle-t-elle. Me Gayrard a reçu un total de 84 000$ du TAQ l'an passé. Le bureau Loranger Marcoux a pour sa part obtenu un mandat de 10 000$ (Me Jean-François Munn a représenté un juge administratif pour 365$ l'heure).