François Asselin doit être accusé ce mardi d'un deuxième meurtre en 10 jours, celui de son père, disparu à Trois-Rivières le 18 mai. « C'est un film d'horreur pour la famille », a dit la nièce de la victime.

Accusé du meurtre d'un collègue de travail à Sherbrooke la semaine dernière, François Asselin doit être accusé d'un deuxième meurtre ce matin, celui de son père.

Gilles Giasson était porté disparu depuis le 18 mai à Trois-Rivières. La police croit que l'homme de 67 ans aurait été tué, puis que son corps aurait été placé dans des sacs et mis aux ordures. Des « éléments de preuve » ont été découverts jeudi dernier au lieu d'enfouissement de Saint-Étienne-des-Grès, au nord de la ville, a dit Audrey-Anne Bilodeau, porte-parole de la Sûreté du Québec.

« Un mandat contre François Asselin a été émis [lundi], et [ce mardi] matin, il doit être accusé de meurtre au second degré, de même que d'avoir disposé d'un corps », a expliqué Mme Bilodeau.

Le père et son fils de 35 ans, qui avait été condamné à 12 mois de prison pour voie de fait l'an dernier, vivaient ensemble dans un appartement de la rue Sainte-Cécile, à Trois-Rivières. Des marques de violence ont été trouvées dans l'appartement, selon les policiers.

En entrevue avec La Presse dans sa boutique de Trois-Rivières, lundi, Manon Giasson, nièce de Gilles Giasson, a affirmé que la famille vivait un choc immense.

« Quand tu vois ça aux nouvelles, c'est terrible, mais tu ne peux pas t'imaginer à quel point c'est terrible quand c'est chez toi, quand ça frappe ta famille, a-t-elle dit. Tu ne peux pas croire que ça peut arriver chez toi. »

PREMIÈRE ACCUSATION 

La première commotion est arrivée le 18 mai, quand son cousin François Asselin a été accusé à Sherbrooke du meurtre de François Lefebvre, 59 ans, et d'outrage à son cadavre. Les deux hommes travaillaient pour une entreprise de déménagement de Trois-Rivières.

Le corps de François Lefebvre avait été découvert le 17 mai dans un camion de livraison de l'entreprise. Les policiers croient que l'homicide aurait été commis dans un hôtel de Sherbrooke.

« Le premier meurtre, ça nous a frappés, a dit Mme Giasson. Personne n'est resté insensible. On ne souhaite à personne de subir ça. »

La disparition de Gilles Giasson, les recherches des policiers au lieu d'enfouissement, de même que cette nouvelle accusation d'homicide à être déposée aujourd'hui ont ajouté à la confusion, à l'incompréhension et à la tristesse de la famille.

« C'est comme un film d'horreur. La famille de Gilles Giasson est une famille qui est proche. Ses soeurs, ses frères, ce sont des gens qui sont assez âgés. C'est vraiment difficile. » - Manon Giasson, nièce de Gilles Giasson 

Mme Giasson et sa soeur doivent annoncer ces nouvelles macabres à leur père - le frère de la victime -, dont la santé est chancelante.

« Mon père est à l'hôpital présentement. On essaie de le tenir informé de ce qui se passe avant que ça sorte dans les médias. C'est difficile pour lui. Les informations... Il y en a comme trop en même temps. »

Questionnée au sujet de François Asselin, Mme Giasson a préféré ne pas faire de commentaires.

« La famille fera une déclaration lorsque nous aurons pu trouver les bons mots. »

Yves Daneault, citoyen du quartier Sainte-Cécile, où habitait Gilles Giasson, dit se souvenir de ce dernier comme d'un homme agréable qui était connu et apprécié autour de chez lui.

« C'était un homme souriant, un homme qui disait bonjour aux gens. C'est vraiment terrible ce qui s'est produit. Sainte-Cécile, c'était un quartier dur dans le temps, mais aujourd'hui, c'est paisible comme endroit. »

POURSUITE DES FOUILLES

Lundi, les policiers de la Sûreté du Québec poursuivaient leurs fouilles au lieu d'enfouissement de Saint-Étienne-des-Grès. Des pelles mécaniques répandaient des déchets, qui étaient ensuite passées au râteau par des policiers de la Sûreté du Québec.

Sylvie Gamache, porte-parole de la Régie de gestion des matières résiduelles de la Mauricie, qui gère le lieu d'enfouissement, a expliqué que la direction avait mis de l'équipement et des employés à la disposition des policiers pour la durée de cette opération.

« C'est inusité comme événement, a-t-elle précisé. C'est la première fois que nous avons des policiers à notre lieu d'enfouissement pour faire des recherches. »

Photo tirée de Facebook

Mardi dernier, la SQ disait avoir découvert des «objets pertinents» à l'enquête sur la disparition de Gilles Giasson, cet homme dont on est sans nouvelles depuis le 18 mai et que les policiers soupçonnent d'avoir été assassiné.