Dix ans après la disparition de Marilyn Bergeron, sa famille a dévoilé dimanche matin une image de ce dont elle pourrait avoir l'air aujourd'hui et a à nouveau plaidé pour que son dossier soit transféré à la Sûreté du Québec (SQ).

« La disparition de Marilyn représente ce qu'il y a de plus important dans nos vies et nous gardons toujours espoir de la retrouver », a dit sa mère, Andrée Béchard, en conférence de presse à Montréal.

La jeune femme, qui avait alors 24 ans, a quitté le domicile familial de Québec le 17 février 2008 en disant qu'elle sortait marcher. La dernière fois qu'elle a été vue, elle achetait un café au Café Dépôt de Saint-Romuald, sur la Rive-Sud de Québec.

Son état psychologique était fragile depuis quelques mois, a rappelé sa mère. Marilyn Bergeron vivait à Montréal où elle travaillait chez Steve's Music, mais elle était retournée chez ses parents en disant qu'elle avait peur de rester à Montréal.

« On avait constaté un changement depuis le mois de novembre. Ma fille était renfermée, triste et personne n'arrivait à la faire parler. On l'a déménagée en catastrophe », dit Andrée Béchard. Elle est disparue deux jours plus tard.

Comme la disparition a d'abord été signalée au Service de police de la Ville de Québec, c'est ce corps policier qui mène l'enquête depuis 10 ans. Selon la famille, la principale hypothèse envisagée par les policiers est un suicide.

Les proches de Marilyn Bergeron rappellent qu'il pourrait en être autre chose et déplorent que les cas de disparitions ne soient pas traités comme des homicides, par exemple.

« On se sent abandonné. Il est peut-être arrivé quelque chose de tragique à notre fille. Qui dit qu'elle n'a pas été assassinée ? On ne comprend pas que ce soit traité différemment alors qu'on vit les mêmes étapes que les gens qui vivent des homicides. Les disparitions, c'est une tragédie en soi », dit Andrée Béchard.

Le travail des policiers critiqué

La famille plaide depuis plusieurs années auprès du ministère de la Justice pour que la Sûreté du Québec soit saisie du dossier.

« On n'est pas en mesure de donner une note sur 10 en termes de qualité sur le travail fait par la police de Québec. Ce qu'on sait par contre, c'est que c'est un corps de police municipale dont l'expérience dans les cas de disparition et d'assassinat est assez réduite », dit l'avocat Marc Bellemare, qui représente la famille.

La soeur de Marilyn Bergeron, qui vit maintenant en Californie, a choisi de ne plus participer aux réunions avec le SPVQ depuis plusieurs années et affirme que le « parcours est un peu difficile ».

« La façon dont ça se passait pour mes parents, je trouvais ça extrêmement difficile pour eux. Il y avait un problème de respect. Il a fallu que quelqu'un prenne position, je l'ai fait », dit Nathalie Bergeron.

La famille demande à toute personne ayant des informations sur Marilyn Bergeron de communiquer avec les policiers. Chaque sortie médiatique entraîne son lot d'appels du public et chacun est traité comme il se doit, assure la famille.

« On apprend à gérer l'espoir, dit Nathalie Bergeron, la soeur de Marilyn. Tous les cas que vous pouvez imaginer, on les a eus. Il y a des ossements qui ont été trouvés : c'est probablement Marilyn, non c'est pas elle. Les cas où on nous dit qu'elle est à tel endroit, finalement ce n'est pas elle. Il y a beaucoup de marchands de rêve, on essaie de mettre l'énergie à la bonne place. »