Une écolière âgée de 11 ans de Toronto dit avoir été attaquée par un homme qui a découpé des parties de son hijab à l'aide de ciseaux. Cet incident, ajoute-t-elle, l'a terrifiée et désorientée.

La police de Toronto dit rechercher un suspect et considérer l'affaire comme un crime haineux. Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, et la première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne, ont réagi en affirmant que le geste ne reflétait pas les valeurs des Canadiens.

L'agression s'est déroulée dans l'est de Toronto. Khawlah Norman, une écolière de sixième année, se dirigeait vers son école avec son jeune frère.

La fille a raconté qu'un homme s'est approché d'elle par-derrière. Celui-ci a baissé son capuchon et a commencé à découper l'arrière de son hijab.

«Je me suis retournée et je l'ai vu avec des ciseaux. J'ai crié», a-t-elle témoigné.

Le suspect s'est alors enfui. Khawlah a alors traversé la rue avec son frère pour rejoindre d'autres écoliers qui marchaient vers l'école.

Quelques instants plus tard, l'individu se serait à nouveau approché par-derrière avant de recommencer son manège. L'écolière dit s'être retournée pour le confronter, mais l'individu s'est contenté de sourire avant de prendre de nouveau la fuite.

«C'est terrible. Je n'aime pas cela, a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse qui s'est déroulée à son école quelques heures après l'incident. J'étais confuse, apeurée, terrifiée.»

Elle dit avoir maintenant peur de marcher vers l'école. L'appui de son école et de sa famille l'a consolée.

«Ce que vous faites, c'est vraiment mal. Vous ne devez pas agir comme cela. De plus, je ne suis qu'une enfant», a-t-elle dit en s'adressant à son agresseur.

Khawlah, qui a emprunté le voile d'une amie, a indiqué que son vêtement bleu pâle avait été découpé sur une longueur de 30 centimètres.

Alertée par la direction de l'école vers 9 h 15, la police dit être à la recherche d'un suspect âgé de la vingtaine.

La mère de la fillette ne décolérait pas. Elle s'est toutefois dite soulagée que son enfant n'ait pas été physiquement blessée au cours de l'agression. «Je ne sais pas pourquoi il a fait cela, a commenté Saima Samad. Je me sens en sûreté dans ce quartier, mais (cet individu) doit se faire soigner».

Le premier ministre Trudeau a condamné l'agression. «Je ne peux pas m'imaginer jusqu'à quel point elle a eu peur, a-t-il dit. Je veux que sa famille, ses amis, sa communauté et elle sachent que cela ne représente pas le Canada. Cet individu ne représente pas ce que sont les Canadiens.»

Il a aussi écrit sur son compte Twitter: «Je pense de tout coeur à Khawlah Noman, qui a lâchement été attaquée ce matin à Toronto. Le Canada est un pays ouvert et accueillant. Les attaques de ce genre ne peuvent pas être tolérées».

De son côté, la première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne, a qualifié l'agression «d'acte haineux lâche».