Séquestré depuis mercredi, le jury a rendu son verdict ce matin : Ahmad Nehme a été reconnu coupable de meurtre prémédité. Il avait tué sa femme Catherine de Boucherville, en juillet 2012 dans l'arrondissement LaSalle.

L'accusé de 53 ans avait reconnu l'avoir poignardée à mort dans la résidence familiale (où se trouvaient leurs deux enfants), mais il plaidait la non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux.

La Couronne avait fait valoir que Ahmad Nehme, un ancien commerçant dans le domaine électronique, avait planifié de tuer sa femme, furieux qu'elle lui annonce leur rupture quelques jours plus tôt.

Deux semaines plus tôt, il avait même menacé sa femme de lui «briser les os», selon le témoignage de leur fille Dania.

«M. Nehme a agi en fonction d'une rage, d'une colère, d'une frustration que Catherine de Boucherville échappe à son contrôle. Si je ne peux pas t'avoir, personne ne t'aura», a affirmé mardi le procureur de la Couronne Éric Côté lors de ses plaidoiries.

La défense maintenait qu'Ahmad Nehme souffrait d'un trouble mental qui l'empêchait de distinguer le bien du mal au moment de tuer sa femme. Il souffrait d'un «trouble délirant» de type «persécutoire et jaloux» selon le psychiatre expert de la défense Joel Watts, une thèse qui n'a pas été retenue par le jury.

C'est la fille du couple, une adolescente de 16 ans, qui avait appelé le 911 le matin du 5 juillet 2012.

«Ma mère est morte, elle est morte dans la baignoire, mon père l'a tué, il est plein de sang sur toutes ses mains. Faites vite s'il vous plaît», avait-elle dit à la préposée du 911.

Selon le rapport d'autopsie, le meurtre a été commis par «arme blanche dans un contexte de violence conjugale».

L'assassinat a été d'une rare violence. La pathologiste judiciaire a noté 18 plaies au cou, au torse, à un bras et à une main.

Photo La Presse

La victime, Catherine De Boucherville