Le célèbre cabaret de drag-queens de Mado Lamotte, dans le Village gai, a été la scène d'un trafic de cocaïne effectué « avec la connivence des employés », vient de reconnaître l'établissement en acceptant une suspension de son permis de bar.

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a démantelé le stratagème en 2015, mais ce n'est que cet automne que le dossier a fait surface, lors d'une convocation du bar devant la Régie des alcools, des courses et des jeux.

Selon un résumé des faits admis par les propriétaires du bar, des agents d'infiltration de la police qui se faisaient passer pour des clients souhaitant se procurer de la cocaïne ont été envoyés vers un vendeur par des employés du bar à plusieurs reprises au cours de l'enquête. Au moins un commis du vestiaire et un serveur dirigeaient les acheteurs vers le trafiquant.

« On a dû constater, on a dû admettre - nous les propriétaires - qu'il y avait eu un peu d'aveuglement volontaire et que quelques employés avaient participé - deux principalement, qui ont été remerciés sur-le-champ », a expliqué Denis Brossard, copropriétaire du bar avec Luc Provost, l'homme derrière Mado Lamotte.

« Du côté des propriétaires, nous, on n'était pas au courant de la situation », a-t-il continué, en entrevue téléphonique. « On a remédié à ça rapidement. »

Les propriétaires se sont entendus avec la Régie sur une suspension du permis de bar de 12 jours. Ils ont aussi signé un engagement volontaire par lequel ils promettent d'exclure certains individus du bar et de collaborer de près avec les policiers.

« Maintenant, il y a un système de vidéosurveillance dans le club, il y a des affiches partout concernant la consommation de drogue. »

- Denis Brossard, copropriétaire du cabaret Mado

PREMIÈRE CONVOCATION

Il s'agissait de la première convocation de l'établissement devant la Régie. « C'est la seule tache au dossier du Cabaret Mado. C'est une bonne tache, mais c'est la seule tache », a tenu à souligner M. Brossard. Le tenancier a indiqué que la suspension coûterait « énormément d'argent » à l'entreprise, ainsi que des heures de travail au personnel.

Le bar, rue Sainte-Catherine Est, est l'un des plus connus du Village gai.

Luc Provost a fêté cet été les 30 années de carrière de son personnage Mado Lamotte. Le Musée Grévin de Montréal n'a pas attendu ce jalon pour inclure une statue de cire à son effigie, en 2013.