Tout juste avant l'attentat à la mosquée de Québec, le soir du 29 janvier dernier, le suspect Alexandre Bissonnette a soupé avec ses parents. Il a quitté avec l'auto de son père. Sa mère n'a plus eu de nouvelles de lui jusqu'à ce que la police débarque chez elle le lendemain.

C'est ce qui ressort d'un document policier auquel les médias ont eu accès vendredi. On y lit le récit glaçant de plusieurs témoins, qui croyaient d'abord que des « pétards » explosaient devant leur mosquée, avant de vivre l'horreur.

Les policiers racontent avoir découvert des corps jusque devant la mosquée. À l'intérieur une odeur de poudre imprégnait la salle de prière. Les survivants ont dû enjamber des corps pour se sauver.

Des douilles jonchaient le sol, ainsi que deux chargeurs de 9mm. Plus loin, un fusil traînait par terre. Un policier note dans son rapport que l'arme ressemble au fusil d'assaut AK47.

Alexandre Bissonnette était membre du club de tir Les Castors, à Québec. Son père savait que son fils avait au moins trois armes, qu'il gardait au sous-sol chez sa mère. Au moins deux d'entre elles étaient enregistrées.

On confirme au fil de ce document qu'un homme serait venu faire du repérage à la mosquée quatre jours avant l'attentat. Il y reste près de trente minutes et entre même dans la mosquée, mais ne semble pas savoir qu'il faut enlever ses chaussures.

Sur les images vidéos, il porte « une tuque foncée avec des lignes horizontales de couleur réfléchissante, un long manteau noir jusqu'aux genoux, un sac à bandoulière de couleur noire, un pantalon foncé et des chaussures de style 'hiking' »

Un témoin affirme que l'homme était en fait Bissonnette. La police a demandé un mandat pour perquisitionner exactement ces objets, mais le lieu de la perquisition demeure caviardé.

À noter que les faits mentionnés ici n'ont pas été présentés en preuve à la Cour et l'accusé est présumé innocent. L'accusé bénéficie toujours de la présomption d'innocence; les procédures n'en sont toujours pas à l'étape où l'accusé a eu l'occasion de déposer son plaidoyer de non-culpabilité et de contester les accusations.

Procès le 26 mars

Alexandre Bissonnette est accusé de six chefs de meurtre au premier degré et six chefs de tentative de meurtre avec usage d'une arme à autorisation restreinte. Il risque la prison à perpétuité.

Son procès va s'ouvrir le 26 mars, au palais de justice de Québec.