Un homme de 33 ans est mort samedi, en pleine préparation d'une activité caritative de «décalade», au profit d'Amnistie internationale, en chutant de cinq étages à la Maison du développement durable de Montréal.

La chute est survenue vers 10h, quelques heures avant le début de l'événement, pendant lequel les équipes participantes devaient descendre en rappel la paroi du bâtiment qui donne sur Sainte-Catherine, face contre terre. La victime est un membre de l'équipe de Décalade, une organisation qui a pignon sur rue à Montréal, embauchée pour la tenue de l'événement.

«Les paramédicaux ont fait les manoeuvres de réanimation sur place, mais n'ont pu que constater le décès de l'homme», a indiqué Stéphane Smith d'Urgence-Santé. Deux personnes qui se trouvaient sur place ont aussi été soignées pour un choc nerveux. «La victime pratiquait l'exercice [en prévision de l'activité]», a ajouté M. Smith.

L'homme est tombé directement sur le trottoir devant l'établissement, au coin des rues Clarke et Sainte-Catherine. Un périmètre de sécurité a été érigé autour du bâtiment et la rue qui mène de Clarke à René-Lévesque a été fermée. Sur les lieux de la chute, on pouvait voir deux cordes suspendues, toujours attachées au toit et une troisième, complètement tombée au sol.

Décalade ébranlée

Le choc est grand à l'Association canadienne de décalade et de mountain cross (ACDMC) responsable des activités de Décalade. «Ça fait 17 ans qu'on fait de la décalade, tous nos membres sont formés selon les standards et techniques», a réagi Steven Leblanc. «Nos pensées sont vraiment avec la famille, la victime était une personne importante pour notre organisation.»

Les membres de Décalade sont pour la plupart des «bénévoles passionnés» de l'activité, explique M. Leblanc. C'est entre autres pourquoi la Commission des normes, de l'équité et de la santé et sécurité au travail (CNESST) hésitait toujours à confirmer samedi si une enquête pour un accident de travail était ouverte.

«Il y a de l'information qu'on n'a pas été en mesure de confirmer samedi comme le lien d'emploi par exemple», a nuancé la porte-parole, Diance Thibault. La décision officielle de la CNESST de mener une enquête doit être prise, lundi. En attendant, la commission traite l'affaire comme un accident de travail et a déployé deux enquêteurs sur les lieux.

L'activité «Sauter pour la liberté» a évidemment été annulée par Amnistie internationale, qui, dans un communiqué conjoint avec la Maison du développement durable, a offert ses marques de sympathie à la famille et aux proches du travailleur décédé. L'an dernier, l'organisme avait tenu une activité de financement similaire, avec la même organisation.

«Il n'est jamais arrivé aucun incident avec eux», a assuré Anne Sainte-Marie, responsable des communications d'Amnistie internationale. La «décalade» consiste à descendre une paroi verticale sur un édifice par exemple, face contre terre. Samedi, les participants au défi devaient descendre le long de la Maison du développement durable, sur Sainte-Catherine.

Julien Désy, membre donateur d'Amnistie internationale, qui avait d'ailleurs contribué à l'activité, se trouvait sur place par hasard. «C'est troublant, une personne qui tombe comme ça, parce que c'est très sécuritaire d'habitude. Il y a quelque chose qui a manqué, certainement», a commenté l'homme, un habitué d'escalade.

Décalade mène aussi de son côté, une enquête interne pour tenter d'expliquer ce qui a bien pu se produire, samedi. L'identité de la victime n'a pas encore été dévoilée.