L'ex-entraîneur de ski Bertrand Charest, reconnu coupable en juin dernier d'avoir agressé sexuellement neuf adolescentes, fait appel du verdict. Le juge Sylvain Lépine n'aurait pas dû conclure que les témoignages des victimes étaient « crédibles » ou que Bertrand Charest était un « véritable prédateur », soutient le camp Charest.

L'avocat de l'ex-entraîneur de ski, Me Antonio Cabral, demande ainsi à la Cour d'appel du Québec d'annuler le jugement de culpabilité de son client et de l'acquitter ou bien d'ordonner la tenue d'un nouveau procès.

Dans la requête pour permission d'appeler déposée aujourd'hui à la Cour d'appel, le procureur de la défense soutient que le juge Lépine a erré à 17 occasions pour en arriver à un verdict de culpabilité, principalement par rapport à son appréciation de la preuve de la Couronne.

« Le juge de première instance a erré en fait en concluant que les plaignantes ont témoigné avec conviction et qu'aucun contre-interrogatoire n'est venu affecter leur crédibilité. En effet, plusieurs contradictions ont été soulevées par les contre-interrogatoires sur les éléments essentiels des infractions. Ces contradictions ont été largement détaillées dans la plaidoirie écrite comprenant 162 pages soumises par la défense », soutient notamment le procureur.

Selon le procureur de Bertrand Charest, le juge a aussi fait « preuve de partialité » en concluant que tous les « gestes posés par l'accusé n'avaient comme objectif que d'assouvir ses besoins en matière sexuelle ».

Bertrand Charest a été reconnu coupable le 22 juin de 37 des 57 chefs d'accusation de crimes sexuels et d'abus de confiance portés contre lui. Le juge Sylvain Lépine l'avait acquitté pour 18 des chefs. Selon le juge, Bertrand Charest utilisait ces jeunes athlètes pour « assouvir ses besoins en matière sexuelle » dans les années 1990.

« L'accusé a agi comme un véritable prédateur tissant sa toile soigneusement pour y attirer des jeunes femmes, des adolescentes, et exercer sur elle un ascendant total. Sa recherche du plaisir sexuel n'avait aucune limite, alors qu'il était en position d'autorité sur ces jeunes espoirs canadiens du ski de compétition », avait déterminé le juge Lépine, au terme de ce procès fort médiatisé.

Concernant ses propos du juge, le procureur de Bertrand Charest soutient dans son avis d'appel « qu'aucune preuve, ni aucune plaignante, ni aucun expert ne sont venus établir ce fait (qualificatif de prédateur) tout au long du procès qui s'est déroulé devant lui ».

Bertrand Charest fait face à une peine maximale de 14 ans de prison. Il doit revenir en cour le 23 août prochain pour un suivi concernant son évaluation psychosexuelle.