Les élus de Terrebonne s'apprêtent à se prononcer sur une entente permettant au directeur général Luc Papillon, faisant l'objet d'une enquête de l'Unité permanente anticorruption (UPAC), de demeurer à l'écart de la municipalité tout en encaissant plus de 350 000 $ pour les deux prochaines années, et par la suite, son régime de retraite.

Selon l'ordre du jour de la séance du conseil municipal de lundi soir, l'administration du maire Stéphane Berthe demandera l'autorisation aux élus de signer l'«entente/transaction mettant fin au contrat d'emploi du directeur général Luc Papillon». Mais la lecture du projet d'entente dont La Presse a obtenu copie, laisse voir une autre réalité.

Ainsi, le document stipule que la Ville versera périodiquement à M. Papillon «une somme brute globale correspondant à vingt-quatre (24) mois de salaire [...] du 1er juin 2017 jusqu'au 1er juin 2019». Lors de son embauche comme directeur général en décembre 2013, M. Papillon avait un salaire de 170 300$ auquel s'ajoutaient une allocation automobile mensuelle (750 $), le paiement du carburant et les dépenses liées à ses fonctions ainsi que six semaines de vacances.

Terrebonne fera également un paiement final de 7457,77 $ pour des vacances ou boni d'ancienneté et des crédits de congés maladie au dossier, si l'entente est entérinée par le conseil municipal.

En contrepartie, Luc Papillon devra assumer 100 % des cotisations au régime de retraite dont il bénéficiera lorsqu'il prendra officiellement sa retraite.

Au moins cinq conseillers municipaux pourraient s'opposer à la proposition de règlement. Joint par La Presse en fin d'après-midi, Réal Leclerc a indiqué qu'il réservait ses commentaires pour le conseil municipal. «Je ne suis pas d'accord», s'est-il borné à dire.

M. Papillon a été forcé de quitter ses fonctions en octobre dernier sous la pression d'une enquête de l'UPAC. L'ancien maire Jean-Marc Robitaille et son chef de cabinet, Daniel Bélec sont également dans la mire de l'UPAC.

Selon la déclaration assermentée de la police afin d'obtenir un mandat de perquisition, MM. Papillon, Robitaille et Bélec auraient tiré profit d'un système établi depuis la fusion des trois villes de Lachenaie, Laplaine et Terrebonne, en 2001. «Ces individus sont impliqués dans un système de corruption qui leur apporte de multiples bénéfices, notamment des voyages à l'extérieur du pays, des voyages de chasse et pêche et des ristournes en argent. Ce système démontre aussi que l'octroi de contrats publics à Terrebonne favorise» la ou les entreprises «ayant consenti ces avantages», peut-on lire.

Dans le cadre de l'enquête concernant Terrebonne, il n'y a eu aucune arrestation ni accusation jusqu'à présent.