L'ex-lieutenante-gouverneure du Québec Lise Thibault sera en libération conditionnelle complète dès mercredi.

Elle a obtenu ce nouveau statut après une séance de la Commission des libérations conditionnelles du Québec qui s'est tenue le 11 août.

La femme de 77 ans avait été condamnée à 18 mois de prison.

Mme Thibault était toutefois en liberté depuis le 2 juin. À cette date, elle avait pu quitter l'établissement de détention Leclerc, à Laval, puisqu'elle s'était vu accorder une «sortie préparatoire à la libération conditionnelle».

Cette «sortie préparatoire» n'était valide que pour 45 jours, mais avait été renouvelée le 17 juillet.

Dans sa décision écrite, la Commission évalue la situation de Mme Thibault et indique, s'adressant à elle directement, que «vous poursuivez votre suivi psychologique que vous aviez amorcé rapidement à votre libération de la détention. Selon votre psychologue, vous vous impliquez dans votre thérapie et vous faites preuve d'ouverture. L'objectif principal de cette démarche est en lien avec votre responsabilisation quant à votre implication dans les délits.» Dans un rapport antérieur, la commission avait noté qu'elle avait de la difficulté à reconnaître sa responsabilité pour ses délits.

La Commission relève aussi que Mme Thibault a «entrepris des démarches pour régler ses dettes envers les gouvernements provincial et fédéral».

Elle ajoute plus loin: «Vous mentionnez que vous avez versé le dédommagement de 200 000 $ au gouvernement du Canada et 100 000 $ au gouvernement du Québec», mais l'organisme ne semble pas avoir vérifié de façon indépendante cette information.

Elle note aussi que l'ex-lieutenante-gouverneure a respecté ses conditions de remise en liberté lors des procédures judiciaires. Son risque de récidive a été jugé «faible».

La libération conditionnelle complète, en vigueur dès mercredi, est aussi assortie d'une série d'exigences à respecter.

Selon la décision écrite de la commission obtenue par La Presse canadienne, Mme Thibault devra se présenter au poste de police dès sa sortie, suivre et compléter une thérapie psychologique, ne pourra être en contact avec des personnes impliquées dans des activités criminelles et ne pourra gérer des fonds publics ou d'organismes caritatifs incluant la Fondation Lise Thibault.

Comme à l'habitude, il est précisé qu'en cas de manquement à ces conditions, la libération conditionnelle pourrait être révoquée et la personne contrevenante pourrait alors être réincarcérée jusqu'à la fin de sa peine.

Lise Thibault purgeait sa peine de prison de 18 mois depuis le 25 février.

Sa condamnation faisait suite à son plaidoyer de culpabilité, en décembre 2014, à des accusations de fraude de 430 000 $ aux dépens des gouvernements du Québec et du Canada et d'abus de confiance, un plaidoyer qui avait causé la surprise. Elle a aussi été condamnée à rembourser 300 000 $.

Lise Thibault avait reconnu avoir utilisé durant son règne comme lieutenante-gouverneure, de 1997 à 2007, des fonds publics pour des dépenses qui n'étaient pas liées à ses fonctions, notamment pour des voyages, des fêtes familiales, des repas et des activités de loisir.

Elle a occupé la fonction de lieutenant-gouverneur du Québec durant dix ans, de janvier 1997 à juin 2007.