L'Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) a convoqué les membres du conseil d'administration à une réunion extraordinaire ce matin. Il s'agit de faire entériner une entente intervenue entre l'OIQ et son ex-président, contre qui pèse des allégations de harcèlement psychologique, a appris La Presse.

La convocation précise le sujet à l'ordre du jour, soit les suites à donner au climat de travail interne ; aucun document n'y a toutefois été annexé. Selon les informations recueillies, l'entente serait survenue plus tôt cette semaine après une longue médiation. Ainsi, l'ex-président Jean-François Proulx, qui occupe actuellement le poste de premier vice-président depuis l'élection de mai dernier, accepterait de quitter ses fonctions, en contrepartie de quoi l'Ordre abandonnerait les plaintes de harcèlement psychologique.

À l'OIQ, qui a pourtant fait parvenir la convocation aux 24 administrateurs, on affirme « ne pas être en mesure de confirmer les informations ».

« FAITS TROUBLANTS ET PRÉOCCUPANTS »

Ce dossier délicat résulte d'une enquête commandée, en mars dernier, par la direction générale de l'OIQ sur le climat de travail. Le rapport déposé un mois plus tard faisait état de « faits troublants et préoccupants » concernant le comportement allégué de M. Proulx. La direction a alors indiqué à son président qu'il ne pourrait plus venir dans les bureaux de l'Ordre. Cinq plaintes de harcèlement psychologique ont été déposées aux ressources humaines. Par ailleurs, M. Proulx nie ces allégations.

À cette époque, les avocats de l'Ordre avaient tenté d'arriver à un règlement avec M. Proulx, ce « qui aurait permis d'éviter une enquête de harcèlement », comme le notait le directeur général dans un document transmis au conseil d'administration le 1er mai dernier. Les discussions n'ont repris qu'en juin.

MISE EN TUTELLE

Cette situation de crise s'est déroulée alors que l'OIQ était en pleine campagne électorale. M. Proulx était candidat à la présidence qu'il occupait. C'est Kathy Baig qui a été élue. Malgré ce changement de régime, deux semaines plus tard, le gouvernement du Québec constatait l'incapacité de l'organisme à « assumer sa mission première de protection du public » et décrétait sa mise en tutelle.

Ainsi, même si le conseil d'administration aura à accepter ou non l'entente aujourd'hui, c'est la tutelle qui aura le dernier mot. Depuis le 6 juillet dernier, toutes les décisions des administrateurs sont sous la supervision d'un comité de tutelle imposé par le gouvernement.