La ministre de la Justice du Québec, Stéphanie Vallée, n'a pas l'intention d'ordonner une enquête publique indépendante sur la provenance d'un document embarrassant pour la bâtonnière du Québec Lu Chan Khuong, révélé samedi dans La Presse.

Après avoir mené des vérifications internes, le Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) a indiqué lundi par communiqué qu'il n'y avait «aucune raison de croire» que les informations publiées par La Presse provenaient d'un employé du DPCP. «La ministre a réitéré que le DPCP avait fait de nouvelles vérifications et que cela la satisfaisait», a indiqué à La Presse Jolyane Pronovost, l'attachée de presse de la ministre Vallée.

La bâtonnière a interpellé la ministre samedi, dans un communiqué, afin qu'elle lance une enquête sur une «nouvelle fuite» qui aurait été commise par des «gens mal intentionnés et déçus des résultats de l'élection du 22 mai dernier qui [l]'a portée au poste de bâtonnière du Barreau du Québec.»

La Presse révélait samedi le contenu d'une déclaration sous serment de Lu Chan Khuong, destinée à la Couronne ou à la police, concernant son interception pour vol à l'étalage dans un magasin Simons de Laval, au printemps 2014. Elle y expliquait alors ne pas regarder le prix des vêtements achetés dans un magasin. «J'aime, je prends. Lorsque je regarde une étiquette, c'est pour la taille, jamais le prix», pouvait-on lire dans le document.

Ce jour-là, l'avocate avait payé deux jeans d'une valeur de 9,99 $ au lieu de payer deux jeans valant 230 $ chacun, révélait également La Presse samedi. Dans la déclaration sous serment, Me Khuong faisait aussi état de son amitié avec le propriétaire du magasin Peter Simons. «Je vais souper chez eux et eux viennent souper chez nous.»

Lu Chan Khuong n'a jamais été accusée de vol dans cette affaire. Après qu'elle eut fait l'objet d'une plainte à la police pour vol à l'étalage, son dossier a finalement été soumis à une procédure de déjudiciarisation.