Le printemps est arrivé dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Le SPVM a en effet poursuivi son ménage annuel en investissant mercredi un achalandé point de vente de crack qu'il connaît bien, l'immeuble à logements du 3629 de la rue Sainte-Catherine Est, près de la rue Chambly. Dix-sept personnes ont été arrêtées et une dizaine d'autres font l'objet d'un mandat d'arrestation à la suite de l'opération.

Selon nos informations, c'est en novembre dernier, après avoir reçu de nombreuses plaintes des citoyens du secteur, que les enquêteurs des stupéfiants de la région est ont de nouveau ciblé l'édifice.  

Tissant peu à peu leur preuve, les enquêteurs en ont eu assez cette semaine pour envahir l'immeuble d'une vingtaine de logements, dont tous les appartements du rez-de-chaussée auraient été destinés à la vente et à la consommation de crack.

Au cours d'une vingtaine de perquisitions effectuées dans la maison de crack, d'autres résidences et des véhicules, les limiers ont saisi 4000 roches de crack, 14 000$ en argent comptant et une arme prohibée.

Les dix-sept personnes arrêtées, parmi lesquelles figurent le présumé gérant du point de vente, Guy Plamondon, 49 ans, et le propriétaire de l'immeuble, Claudio Ponari, 57 ans, ont été accusées de complot et de trafic de drogue, par vidéo-comparution, cet après-midi au Palais de justice de Montréal.

Lors des comparutions, plusieurs des accusés ont paru dépassés par les événements. L'un d'eux a même pleuré. Des accusés ont été libérés sous conditions alors que d'autres ont essuyé un refus de la part de la Poursuite, et tenteront d'obtenir leur liberté sur cautionnement vendredi. À noter que l'un des accusés, Éric Prud'homme, était déjà détenu pour une autre affaire.

1000 roches par jour

Selon certaines informations, les suspects auraient écoulé quotidiennement entre 700 et 1000 roches de crack à 20$, pour un chiffre d'affaires de 100 à 150 000$ par semaine.

Le 3629 Sainte-Catherine Est est très connu comme étant un point de vente et de consommation de crack depuis longtemps, et a déjà fait l'objet de frappes de la police et d'articles de La Presse au cours des dernières années. Les policiers auraient reçu plus de 1000 appels le concernant au cours des cinq dernières années.

Il a été la cible d'un incendie criminel en mai 2013, allumé après qu'un locataire eut reçu des menaces. Pas plus tard que la fin de semaine dernière, un homme qu'on nous a décrit comme un client de l'endroit, a été blessé à coups de couteau, sur la rue Sainte-Catherine près de la rue Joliette, à proximité de l'immeuble.

Historiquement, la vente de crack dans Hochelaga-Maisonneuve a longtemps -et est peut-être même encore- contrôlée par des familles criminelles québécoises qui opèrent avec la bénédiction des Hells Angels.