Walid Mustapha Chalhoub attendra en prison de subir son procès pour les tourments qu'il aurait fait subir à 12 jeunes filles, dont 10 mineures, entre 2011 et 2013.

La promesse de Chalhoub de « prouver qu'il était capable de changer » et le soutien de son père, « prêt à lui donner une dernière chance », n'ont pas suffi à convaincre la juge Dominique Joly de lui accorder la liberté, hier. Cette liberté lui avait été refusée une première fois après son arrestation, en novembre dernier.

Il n'y a « pas de changement important » depuis novembre, a fait valoir la juge Joly.

Cette semaine, la juge Joly a présidé l'enquête préliminaire de Chalhoub. Au terme de l'exercice, elle l'a cité à procès, sous 52 chefs d'accusation, incluant agressions sexuelles, proxénétisme, extorsion et séquestration.

Manipulateur

Les 12 victimes alléguées, qui avaient entre 15 et 18 ans au moment des faits reprochés, ont défilé à la barre cette semaine.

Elles ont présenté l'accusé, un homme de 32 ans marié et père de deux enfants, comme un beau parleur, un menteur et un manipulateur. Selon leur récit, il les attirait chez lui sous différents motifs, notamment en leur faisant croire qu'il leur procurerait un emploi. Sur place, il leur promettait des milliers de dollars en rémunération, sans leur spécifier de quel travail il s'agissait. Il leur faisait signer un contrat. Enquite, il exigeait un service sexuel. Le fameux travail consistait à frauder, vendre de la drogue, jouer dans des films pornos et se prostituer. Il aurait eu des relations complètes avec des jeunes filles mineures, en pleurs.

« Arrêtez de pleurer, ça ne m'excite pas », a-t-il lancé à deux jeunes filles qui se tenaient la main, pendant que Chalhoub agressait brutalement l'une d'elles.

« Il abusait de jeunes filles vulnérables », a fait valoir la procureure de la Couronne Rachelle Pitre.

« Selon la preuve de la poursuite, on se croirait dans un mauvais film de série B », a dit Me Yann Trignac, qui a relevé un manque de jugement de la part de son client.

Sa famille à dos

Avant d'avoir maille à partir avec la justice, Chalhoub s'était mis à dos son père et ses frères, qu'il n'avait pas hésité à voler pour satisfaire sa passion pour le jeu.

« J'ai mis la main dans les poches de mon père. J'ai fait un tas de sales conneries », a admis Chalhoub, hier, tout en faisant valoir qu'il avait été influençable dans le passé, mais qu'il comprenait maintenant qui étaient ses vrais amis.

L'homme reviendra devant le tribunal le 19 septembre, pour connaître sa date de procès.