Les enquêteurs des Crimes contre la personne de la Sûreté du Québec ont perquisitionné les bureaux de l'ex-policier expert des motards Benoit Roberge le jour de l'annonce de son arrestation, le sept octobre dernier.

Les déclarations assermentées au soutien des mandats de perquisition dévoilées aujourd'hui mais presque totalement caviardées révèlent que l'ancien bureau de Roberge, situé au 24e étage de la tour de Revenu-Québec au Complexe Desjardins, avait été verrouillé le vendredi cinq octobre, la veille de son arrestation, et que les premiers à y mettre les pieds trois jours plus tard ont été les enquêteurs de la SQ. Des items y ont été saisis mais on ignore lesquels.

Benoit Roberge est accusé d'entrave à la justice, abus de confiance et gangstérisme. Il est soupçonné d'avoir vendu des informations aux Hells Angels pour une somme totale variant entre 100 000 et 200 000$. Roberge a été arrêté dans un traquenard impliquant un agent double dans le stationnement d'un restaurant du Complexe Dix/30 le soir du samedi six octobre, quelques jours après le suicide du Hells Angels René Charlebois avec lequel l'ex-policier aurait eu des liens. 

Selon certaines informations, Charlebois aurait enregistré des conversations avec Roberge et tenté de le faire chanter. En réponse, l'ancien enquêteur aurait fait circuler une rumeur voulant que Charlebois était un informateur de police, ce qui expliquerait pourquoi le motard s'était évadé de l'établissement à sécurité minimum Montée Saint-François un mois avant son suicide.

Avant de mourir, Charlebois aurait confié ses précieux enregistrements à un individu qui les a remis aux policiers et qui est devenu témoin spécial depuis. Après avoir pris sa retraite de la police de Montréal à l'été 2013, Benoit Roberge est devenu responsable du renseignement à Revenu Québec. Il a été congédié à la suite de son arrestation. Il a renoncé à son enquête sur remise en liberté et son enquête préliminaire, ce qui pourrait signifier que des discussions sont en cours entre les parties.