Les procédures au procès pour fraude de l'ex-maire de Montréal par intérim Michael Applebaum ont été reportées mercredi jusqu'à la fin janvier, la Couronne ayant davantage d'éléments de preuve à soumettre.

La procureure Marie-Hélène Giroux a requis un délai dans les procédures, mercredi, dans cette cause contre M. Applebaum mais aussi contre deux autres personnes, dont l'ex-conseiller municipal de Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce et candidat conservateur au fédéral Saulie Zajdel.

Me Jeffrey Boro, qui représente Zajdel, a acccepté la requête à contrecoeur, faisant valoir que son client ne voulait être jugé au plus tôt. Il a déploré la lenteur des procédures et soutenu qu'un «nuage» flottait au-dessus de la tête de son client depuis le dépôt des accusations.

Les cinq accusations contre Zajdel incluent fraude, corruption et abus de confiance. Applebaum, lui, fait face à 14 chefs d'accusation, incluant fraude, complot, abus de confiance et corruption dans les affaires municipales.

Les accusations émanent de transactions immobilières dans Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce, où Applebaum avait été maire d'arrondissement avant d'accéder à titre intérimaire au plus haut poste de la ville-centre après le départ de Gérald Tremblay en novembre 2012.

Me Boro a affirmé que les délais dans les procédures pourraient reporter le procès jusqu'à trois ans encore, ce qu'il a qualifié d'inacceptable. Il a tout de même conseillé à son client d'attendre de voir ce que la Couronne avait à soumettre.

«Mon client a bien hâte d'exposer sa version des faits, et si je ne l'avais pas retenu, il aurait probablement déjà exprimé publiquement sa défense», a dit Me Boro. «Mais nous attendrons de pouvoir plaider en cour, en espérant que ce soit le plus tôt possible.»

Les accusés n'étaient pas présents en cour, mercredi.

Michael Applebaum avait été contraint de quitter la mairie en juin 2013 à la suite de son arrestation.

Saulie Zajdel fait de la politique municipale depuis longtemps. Il avait aussi été candidat malheureux pour les conservateurs fédéraux en mai 2011, et avait été embauché cinq mois plus tard par le cabinet du ministre conservateur du Patrimoine comme agent de liaison entre James Moore et la communauté montréalaise, un poste qu'il a occupé jusqu'en mars 2012.

L'autre accusé dans cette affaire est le haut fonctionnaire de l'arrondissement Jean-Yves Bisson.

Les avocats ont convenu d'une reprise des procédures le 29 janvier. La présence des accusés ne sera pas requise.