Michel Duchaussoy, arrêté jeudi soir dans un secteur industriel de Boucherville par la police de Longueuil, a comparu vendredi après-midi au Palais de justice de Montréal et fait face à une accusation de meurtre non prémédité.

Un crime gratuit, commis par un homme dangereux sans problème psychiatrique, avec un fusil de chasse. Voilà comment les enquêteurs décrivent le meurtre du chauffeur de taxi Ziad Bouzid, présumément commis par Michel Duchaussoy.

Son arrestation a mis un terme à une journée de chasse à l'homme qui a vu près de 200 policiers, dont ceux du groupe d'intervention tactique et leur nouveau camion blindé, dans l'arrondissement Côte-des-Neiges, près du lieu du crime. Un déploiement que le SPVM explique par la dangerosité de l'homme armé qui avait déjà fait feu sur un homme, et dont on considérait qu'il pourrait récidiver.

Le commandant de la section des crimes majeurs du SPVM, Patrice Carrier, a félicité les policiers de Longueuil pour la prise, en conférence de presse tôt ce vendredi.

Il a en outre indiqué que l'arme du crime, une arme longue, a-t-il dit en français, un fusil à pompe (shotgun), a-t-il précisé en anglais, a été retrouvée.

C'est en grande partie grâce à une femme d'une cinquantaine d'années, une connaissance de Duchaussoy, qu'ils l'ont localisé.

«Il y avait deux occupants à bord du taxi. Un homme et une femme. L'homme a été arrêté. La femme est identifiée, est avec nous, a collaboré avec les autorités et est considérée comme un témoin pour l'instant», a précisé le commandant Carrier.

Quant au mobile de ce crapuleux crime, il demeure nébuleux, mais la thèse du vol qui a mal tourné, en raison du refus du chauffeur d'obtempérer, comme cela se voit à l'occasion, est exclue.

«On fait de nombreuses démarches pour établir clairement le mobile, mais on peut écarter le vol. (...) L'auteur du crime et la victime ne se connaissaient pas. M. Bouzid est malheureusement celui qui a répondu à l'appel», a poursuivi l'enquêteur, n'écartant pas que Ziad Bouzid a peut-être, malheureusement, été à la mauvaise place au mauvais moment.

C'est le suspect lui-même qui aurait téléphoné chez Taxi Diamond en fin de soirée mardi pour réclamer un taxi au Tim Hortons du boulevard de la Côte-de-Liesse, à Dorval. Vers minuit 15, il aurait abattu M. Bouzid, un ingénieur algérien chauffeur de taxi à Montréal, père de trois enfants, d'une décharge avec son arme.

Pour les limiers, l'enquête tend à démontrer que Michel Duchaussoy ne présente pas de «psychologie psychiatrique». Duchaussoy était connu des policiers selon Patrice Carrier, mais son casier judiciaire est court, remonte à une vingtaine d'années, et ne contient pas de dossiers qui auraient permis de croire qu'il deviendrait un tueur.

Michel Duchaussoy reviendra en cour le 23 janvier prochain. Entre temps, il demeura détenu.