Mercedes Jerez Farias, qui s'est fait intercepter à l'aéroport de Montréal la veille de l'Halloween avec trois citrouilles bourrées de cocaïne, devra attendre son procès en prison.

«La preuve est très forte et son témoignage manquait de transparence», a fait valoir la juge Lori-Renée Weitzman, qui a refusé d'accorder la liberté à l'accusée, au terme de son enquête sous cautionnement, vendredi. 

Originaire de République dominicaine mais établie à Montréal depuis 2006, Mme Farias arrivait d'Haïti mercredi, quand elle s'est présentée aux douanes, à l'aéroport. L'agent l'a envoyée au poste de contrôle secondaire. Arrivée, là, Mme Farias a été incapable de soulever sa valise pour la mettre sur le comptoir, tellement elle était lourde. Une fouille du bagage a permis de trouver trois citrouilles. Le préposé a remarqué qu'il y avait de la colle brune près de la queue et a décidé des les ouvrir. À l'intérieur des citrouilles, se trouvaient des sacs avec de la poudre blanche. En tout, il y avait 4.6 kilos de cocaïne, drogue qui vaut de 30 à 40 000 $ le kilo sur le marché.

Tous les passagers ont été fouillés, a expliqué le procureur de la Couronne, Simon Lacoste, qui a aussi révélé que la jeune femme avait le nom d'un autre passager écrit dans sa paume. On ignore ce qui est arrivé avec lui.

Mortalité

Me Lecoste a indiqué  que la jeune femme avait acheté son billet le 23 octobre dernier et que celui-ci avait été payé par une autre personne, en argent. La jeune femme aurait prétendu qu'elle était allée en Haïti pour réconforter des proches à cause d'une mortalité. Son passeport démontre que Mme voyage beaucoup. «Il y a plusieurs entrées et sorties, des séjours en République dominicaine, et plusieurs voyages aux États-Unis en passant par Lacolle a indiqué le procureur du ministère public.

Mariée au Canada

Mme Farias a rencontré un québécois en République dominicaine, Stéphane Noël, en 2006. Ils se sont épousés la même année, au Québec. Aujourd'hui, le couple est en instance de divorce, mais réside toujours sous le même toit, à Delson, selon M. Noël. «C'est tout moi qui paie», a-t-il dit. Ce dernier, qui exerce le métier de livreur de pizza depuis 14 ans, était d'accord pour se porter garant de Mme Farias, vendredi. Lui-même assure qu'il est contre toute forme de drogue et qu'il n'y a jamais touché

Mme Farias, de son côté, se dit coiffeuse, mais elle n'a pas d'emploi déclaré et n'a pas travaillé depuis au moins le mois le mois d'août. Elle soutient que c'est son «chum», un certain Johnny Pelletier, qui vit à Brooklyn, qui la fait vivre. Si elle voyage autant, c'est pour aller voir de la famille, dit-elle.

L'avocat de la défense Vincent Théorêt a fait valoir que sa cliente ne représentait pas une menace pour le public, et que sa liberté pourrait être encadrée par plusieurs conditions. Mais la juge a refusé. Advenant une condamnation, Mme Farias sera condamnée à au moins deux ans de prison, puisque c'est la peine minimale pour ce type de crime maintenant. Elle reviendra devant le tribunal le 29 novembre pour la suite des procédures.