Remettre une contravention pour possession de marijuana pourrait s'avérer une méthode de dissuasion plus efficace que le fait de déposer des accusations criminelles, estiment maintenant les chefs de police du pays.

Une résolution adoptée par les délégués réunis mardi pour l'assemblée annuelle de l'Association canadienne des chefs de police (ACCP) stipule que les policiers devraient avoir «plus de solutions de rechange» dans le cas d'individus interpellés pour possession simple de cannabis.

Le président de l'organisation, Jim Chu, a indiqué que le dépôt d'accusations criminelles ajoutait un fardeau important pour les policiers et les tribunaux.

M. Chu, directeur du Service de police de la Ville de Vancouver, a rappelé qu'une condamnation au criminel entraîne un casier judiciaire, ce qui se traduira, pour la personne reconnue coupable, par des déplacements à l'étranger plus difficiles, de même que des embûches dans la recherche d'emploi ou l'accès à la citoyenneté.

Il a toutefois précisé que l'ACCP n'était pas en faveur de la légalisation de la marijuana.

La résolution de mardi a été présentée par le comité de l'ACCP sur l'usage abusif de drogues.

«L'ACCP n'est pas favorable à la décriminalisation ou la légalisation du cannabis au Canada», a précisé M. Chu. «Il faut tout de même reconnaître qu'à l'heure actuelle, la seule alternative dont les policiers disposent pour appliquer la loi consiste à fermer les yeux ou à porter des accusations. Et cette dernière option entraîne un processus long et ardu qui aboutira, si l'individu est reconnu coupable, à une condamnation et un casier judiciaire.»

Le rapport du comité de l'ACCP précise toutefois que le dépôt d'accusations est de mise lorsque, par exemple, un automobiliste est surpris en train de fumer un joint, mais que la «grande majorité» des affaires de «possession simple» de marijuana pourraient être réglées avec une simple contravention.