L'Unité permanente anticorruption (UPAC) a toujours dans sa mire 27 personnes et plusieurs compagnies dans le cadre de son enquête sur les finances de l'ancien parti de Gérald Tremblay et Michael Applebaum, Union Montréal.

C'est ce que révèlent des documents judiciaires lourdement censurés obtenus aujourd'hui par La Presse au terme de démarches devant les tribunaux.

Les documents ont été rédigés par les enquêteurs afin d'obtenir l'autorisation de perquisitionner l'hôtel de ville de Montréal, les bureaux d'Union Montréal, des bureaux de fonctionnaires et six arrondissements considérés comme des châteaux forts historiques de la formation politique, en février dernier.

En plein après-midi, près de 125 policiers avaient alors participé à l'opération et saisi des caisses et des caisses de documents et matériel informatique. Ils cherchaient des preuves d'actes criminels liés aux finances du parti, selon ce qu'avait alors révélé La Presse.

Les enquêteurs s'intéressaient notamment aux informations que détiennent certains maires ou anciens maires des arrondissements visés, qui ont tous été des poids lourds du parti: Gérald Tremblay, Alan DeSousa, Claude Dauphin et Frank Zampino.

Les documents rendus publics vendredi précisent que l'enquête porte sur des actes d'abus de confiance par un fonctionnaire public, fraude, fabrication de faux et complot.

Le nom des personnes visées est censuré dans les documents. Mais pour obtenir leur mandat de perquisition, les policiers ont eu à expliquer à un juge de paix le rôle d'un directeur général et d'un maire au sein d'une municipalité ou d'un arrondissement.

Les enquêteurs précisent par ailleurs qu'ils ont bénéficié d'informations obtenues par la SQ dans le cadre de l'enquête Décorum sur des soupçons d'abus de confiance et de fraude dans l'arrondissement Outremont, ces dernières années.

Au sujet du déroulement de la perquisition, les documents précisent que pour obtenir les documents qu'ils cherchaient au bureau d'arrondissement de Saint-Léonard, les policiers ont dû aller fouiller dans la voûte de la bibliothèque, dans l'immeuble voisin.

Les agents ont aussi dû perquisitionner à Longueuil, dans l'arrondissement Saint-Hubert, où le parti Union Montréal louait un local pour l'entreposage de ses documents, à l'extérieur de la métropole. Le propriétaire des lieux a confirmé à La Presse vendredi qu'avant de se dissoudre, le parti l'a payé afin qu'il conserve ses archives jusqu'en 2020, même si la plus grande part d'entre elles est maintenant entre les mains de la police.

Rappelons qu'Union Montréal a dominé la vie politique montréalaise de 2001 jusqu'à novembre 2012, moment où plusieurs élus, dont Michael Applebaum, ont quitté le navire. Au cours des derniers mois, les finances du parti se sont retrouvées au coeur de plusieurs témoignages compromettants à la commission Charbonneau.

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Les endroits perquisitionnés en février

-Bureaux d'Union Montréal

-Entrepôt d'Union Montréal à Longueuil

-Hôtel de Ville de Montréal

-Services informatiques de la Ville

-Service des finances de la Ville

-Arrondissement Côte-des-Neiges-Notre-Dame-de-Grâce

-Arrondissement Anjou

-Arrondissement Saint-Léonard

-Bibliothèque de Saint-Léonard

-Arrondissement Saint-Laurent

-Arrondissement Lachine