L'enquête sur remise en liberté d'Isidore Havis, cet homme de 72 ans chez qui 180 armes et 40 baïonnettes ont été saisies, a été remise à lundi, «mais pas pour procéder», affirme l'avocat du septuagénaire.

«Je ne suis pas pour l'emmener au palais de justice sur une civière», résume Jeffrey Boro, qui estime que son client, Isidore Havis, a été malmené par les policiers qui l'ont sorti de sa résidence mardi matin, au terme d'un siège d'une vingtaine d'heures.  

«Les policiers disent avoir utilisé la force nécessaire pour le maîtriser et dans ce cas-ci, la force nécessaire constituait à lui casser une épaule», peste Jeffrey Boro. Son client, dont l'état psychologique se dégrade «depuis quelques années», prévoit enregistrer un plaidoyer de non-culpabilité. «Mais la cause sera reportée jusqu'à ce qu'il soit apte physiquement et mentalement», assure Me Boro.

Isidore Havis a tenu les policiers en haleine pendant près d'une journée entière mardi en se barricadant dans sa résidence de la rue Guelph, dans le quartier montréalais de Côte-Saint-Luc. Il s'est rendu à l'aube mercredi après que la Sûreté du Québec a défoncé la porte principale de la maison et tiré deux balles de caoutchouc en sa direction. 

L'homme avait pointé une arme sur deux employés d'Hydro-Québec venus changer son compteur. Il aurait également fait feu en direction des policiers. Ces derniers ont perquisitionné quelque 180 armes à feu et 40 baïonnettes dans son domicile.