Faisant face à cinq accusations liées au terrorisme, Chiheb Esseghaier, soutient que le ministère public fait fausse route.

«Les conclusions ont été faites à partir de faits et paroles qui ne sont que des apparences», a fait valoir l'homme de 30 ans, ce matin, alors qu'il comparaissait à Montréal, en lien avec les activités terroristes qui lui sont reprochées. Le juge Pierre Labelle lui a alors expliqué qu'on en était seulement au stade de la comparution, que ce n'était pas le moment de faire valoir ses arguments et qu'il devait le garder en détention, puisqu'un mandat d'arrestation allait être exécuté contre lui.

En fait, la comparution à Montréal de M. Esseghaier était une formalité, parce que l'accusé a été arrêté lundi, à Montréal. C'est à Toronto qu'il devrait être jugé, puisque c'est là que les activités auraient été tenues. Un mandat d'arrestation a été lancé mardi matin, en Ontario, contre M. Esseghaier, a fait valoir le procureur de la Couronne, Richard Roy. Lorsque ce mandat sera exécuté, dans la journée vraisemblablement, l'accusé sera transféré à Toronto.

Un peu plus tôt, ce matin, Me Roy a résumé les accusations portées contre M. Esseghaier: une accusation de complot pour commettre une interférence dans un système de transport en association avec un groupe terroriste, complot pour meurtres en association avec groupe terroriste, deux accusations de participation aux activités d'un groupe terroriste, et une accusation d'avoir donné des instructions à une personne de commettre une activité en association avec un groupe terroriste.

En 2012

Les faits reprochés se seraient produits entre le 1er avril 2012 et le 14 février 2013, à Toronto et Montréal. Certaines des accusations auraient été commises en association avec Raed Jaser, qui a comparu ce matin, à Toronto. En ce qui concerne M. Esseghaier, un scientifique recherchiste pas très grand et qui porte une barbe noire fournie, il a été arrêté vers 12h20 dans un restaurant McDonald's de la Gare centrale de Montréal, lundi. La police croit que les deux hommes ont planifié de commettre un attentat contre un train de passagers de Via Rail.

Aujourd'hui, M. Esseghaier a refusé l'assistance d'une avocate. Quand le juge lui a demandé s'il comprenait la nature des accusations, et ce qui se passait, il a répondu oui. M. Esseghaier a ensuite demandé s'il pouvait parler. Le juge a répondu par l'affirmative. C'est à ce moment que l'accusé a dit que les accusations étaient basées sur des apparences, et qu'on ne pouvait pas agir ainsi.

Depuis novembre 2010, M. Esseghaier était étudiant au doctorat au centre de l'INRS Énergie Matérieux Télécommunications de Varennes. Il étudiait les nanosenseurs. L'arrestation des deux accusés est survenue au terme d'une vaste enquête menée depuis un an par les deux Équipes intégrées de la sécurité nationale. Ce matin, des policiers de la GRC assistaient à la comparution à Montréal.

- Avec Fabrice de Pierrebourg