Un policier de Sherbrooke, Alex Therrien, a été accusé d'avoir transmis des informations sensibles au crime organisé, jeudi, au palais de justice de Sherbrooke.

Le directeur du Service de police de Sherbrooke (SPS), Gaétan Labbé, a confirmé que cet agent avait fait l'objet d'une enquête interne menée par la division des normes professionnelles du service.

Alex Therrien a été accusé d'utilisation frauduleuse d'un ordinateur et des données du Centre de renseignements policiers du Québec. Il est aussi accusé d'abus de confiance et d'avoir transmis des informations à un tiers non autorisé.

Les faits reprochés à Therrien se sont produits entre novembre 2008 et décembre 2012. Il est suspendu avec solde, mais la direction de la Ville de Sherbrooke se penchera sur les suites à donner à ce dossier.

Le policier âgé de 38 ans, qui compte plus de 10 ans d'expérience au sein du SPS, a été arrêté chez lui, jeudi matin, par ses collègues du service.

L'arrestation du policier a causé l'étonnement et la consternation au sein du corps policier, comme l'a souligné le président de l'Association des policiers et policières de Sherbrooke, Robin Côté.

«C'est désarmant. Personne ne s'attend à ça. Personne ne veut ça non plus. Les gens ont un peu les jambes sciées d'apprendre cette nouvelle-là», a résumé M. Côté.

Alex Therrien a été libéré sous conditions. Il s'est notamment engagé à demeurer en permanence à Sherbrooke, à ne pas tenter de communiquer avec un collègue ainsi qu'à ne pas se rendre au poste de police de Sherbrooke.

Il sera de retour devant le tribunal le 11 juin.

Ce n'est pas la première fois qu'Alex Therrien est visé par une enquête interne. En 2009, il avait fait l'objet d'une audition en lien avec le meurtre de Julie Boisvenu, la fille du sénateur Pierre-Hugues Boisvenu.

Alex Therrien, avec trois autres collègues, avait interpellé le meurtrier de Julie Boisvenu, Hugo Bernier, quelques heures avant le drame. La famille Boisvenu avait intenté une poursuite civile de 190 000 $ contre la Ville de Sherbrooke. Au terme de l'audition, les policiers avaient toutefois été blanchis.