Les séjours en prison se suivent et se ressemblent pour Michel Lajoie-Smith. La Presse a appris que le Hells Angels de 50 ans, qui n'en est pas à ses premiers démêlés avec les autorités carcérales, a quitté lundi le Centre de détention de Montréal (Bordeaux), où il attendait, dans l'aile B-5, son mégaprocès avec ses autres «frères» motards accusés dans le cadre de l'opération SharQc. Selon nos sources, il aurait été transféré au Centre de détention Rivière-des-Prairies.

Lajoie-Smith, dont le surnom est «l'Animal», aurait menacé et intimidé des gardiens. Selon nos informations, il semble que le nouveau directeur de la prison, arrivé en poste il y a quelques semaines, n'a pas l'intention de se faire marcher sur les pieds et aurait ordonné le transfert du Hells Angels pour «le punir et lui passer un message», nous a confié une source. Au Centre de détention Rivière-des-Prairies, Lajoie-Smith aurait été cantonné dans une aile à haute sécurité, avec d'autres individus liés au crime organisé.

Cavale au soleil

Visé par un mandat d'arrestation dans le cadre de l'opération SharQc, menée en avril 2009, Lajoie-Smith a été arrêté le 10 mars dernier au Panama par les policiers locaux après une cavale de trois ans. Il est l'ancien chef des Death Riders, défunt club-école des Hells Angels, et traîne une longue feuille de route criminelle et un passé carcéral houleux. Selon des documents de la Commission nationale des libérations conditionnelles, il a été l'instigateur d'un violent affrontement entre membres de gangs rivaux dans un pénitencier québécois en 2001. Les gardiens l'ont surpris avec une barre de fer dans les mains. En 1998, il a été transféré d'un pénitencier québécois vers une prison de l'Ontario en raison de son rôle dans certains troubles.

Nouveaux délais

Selon nos sources, Lajoie-Smith devrait toutefois revenir à la prison de Bordeaux, reliée au Centre de services judiciaires Gouin par un tunnel, lorsque les procédures concernant le mégaprocès qui vise les membres de sa bande - South - commenceront. Tout indique cependant que cela n'aura pas lieu avant le printemps prochain, puisque ces procès tant attendus, qui devaient s'amorcer le 14 janvier, sont une nouvelle fois reportés, a appris La Presse. Lundi, le juge James L. Brunton a en effet rendu une décision reportant au 12 mars le début du premier procès, qui concerne les membres de la section de Sherbrooke. Une ordonnance de non-publication nous empêche toutefois de dévoiler les raisons de ce nouveau report. Rappelons que le jury a été sélectionné cet automne.