Jean-Yves Migneault, cet homme qui, le 11 avril 2010, avait enlevé une femme dans le stationnement d'un IGA pour se venger de son ex-conjointe, qui l'avait quitté, a été déclaré délinquant dangereux, ce matin, à Montréal.

Le parcours de l'homme de 59 ans est jalonné d'actes violents à l'endroit des femmes. Ses antécédents judiciaires remontent à 1974 et s'échelonnent jusqu'à aujourd'hui. Il a passé une grande partie de sa vie adulte en prison, et même là, il a commis une trentaine d'infractions en plus de s'automutiler, a résumé la juge Lori-Renee Weitzman, ce matin, en rendant sa décision.

Dans le cas qui nous occupe, M. Migneault s'en est pris à deux victimes: la femme qui a rompu avec lui, et l'inconnue qu'il a enlevée dans le stationnement du IGA.

Après avoir harcelé la première, il l'a menacée d'une arme et a voulu l'obliger à monter dans son appartement avec lui, dans la journée du 11 avril 2010. Mais la femme a réussi à s'enfuir.

Vers 20h ce soir-là, Migneault a accosté une mère de famille qui s'apprêtait à monter dans sa voiture dans le stationnement du IGA situé à l'angle des rues Jarry et Christophe-Colomb. Sous la menace d'une fausse arme, il l'a obligée à monter du côté passager et a roulé jusque dans un bois à Saint-Lin. Il l'a agressée sexuellement. Il disait qu'il venait de tuer son ex-conjointe et qu'il avait fait 21 ans de prison.

La victime, terrorisée, a essayé de le calmer, de l'amadouer. Il l'a finalement ramenée à Montréal en début de nuit. Elle est restée profondément marquée par l'événement, qui, de son propre aveu, a fait basculer sa vie. Pendant que la juge lisait sa décision, la femme pleurait silencieusement dans la salle d'audience. Son mari était à côté d'elle.

La procureure de la Couronne Rachelle Pitre s'est bien sûr montrée satisfaite de la décision puisque c'est ce qu'elle demandait. L'avocat de la défense, Luc Vaillancourt, a déclaré qu'il n'était pas surpris et qu'il s'agissait d'un jugement «sage.» Il demandait pour sa part que son client soit déclaré délinquant à contrôler, avec une longue peine de prison, de l'ordre de 15 ans. «Avec l'étiquette de délinquant dangereux, il va être évalué plus rapidement», a-t-il fait valoir en sortant de la salle d'audience.

Après sept ans de prison, le cas d'un délinquant dangereux est réévalué tous les deux ans.