Un étudiant de l'UQAM, blessé à la tête lors d'une manifestation anticapitaliste le printemps dernier, poursuit le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) pour dommages physiques et moraux et réclame plus d'un demi-million de dollars en indemnités.

Le 1er mai 2012, Gabriel Duchesneau participait à une manifestation dans le cadre de la Fête internationale des travailleuses et des travailleurs, à Montréal.

Rue Sainte-Catherine, un affrontement a éclaté entre des manifestants et des policiers, qui ont lancé des grenades assourdissantes pour tenter de disperser la foule.

L'homme de 30 ans a décidé de quitter la manifestation et a mis son masque de menuiserie pour se protéger des projectiles du SPVM.

Aussitôt fait, un policier de l'escouade anti-émeute du SPVM l'aurait pris par surprise et tapé violemment avec sa matraque et son bouclier. D'autres agents sont arrivés en renfort pour le frapper, soutient-il.

«J'étais comme pris en sandwich et j'ai reçu un gros coup de matraque derrière la tête, a raconté M. Duchesneau à La Presse. Je suis tombé sur le coin d'un mur et les policiers m'ont dit "bouge, bouge, bouge" et ils me fessaient en même temps.»

Après l'incident, l'étudiant au certificat en création littéraire a remarqué que du sang s'écoulait de l'arrière de sa tête. Une ambulance l'a conduit à l'Hôpital général de Montréal, où on a diagnostiqué une «triple facture du crâne avec renfoncement de la boîte crânienne», selon la requête du plaignant, que La Presse a réussi à obtenir. «On voyait mon cerveau à l'oeil nu. J'ai perdu mon champ visuel depuis.»

Gabriel Duchesneau ajoute que, à l'âge de 4 ans et demi, il a subi deux interventions chirurgicales pour une tumeur cancéreuse au cervelet. les os de son crâne sont donc plus fragiles, dit-il.

«Il me manquait déjà une grosse partie du crâne parce que, dans le temps, les médecins ont enlevé les tumeurs en m'ouvrant le crâne. C'était très visible.»

505 000 $ en échange

Depuis le mois de mai, Gabriel Duchesneau souffre de forts maux de tête et a dû renoncer à sa carrière de poète, car il ne peut pas écrire.

Le trentenaire réclame 200 000 $ pour dommages physiques et perte de jouissance de la vie, 200 000 $ pour l'agression et l'atteinte à son intégrité physique, 100 000 $ pour dommages exemplaires ainsi que 5 000 $ pour la violation de son droit fondamental à la liberté d'expression.

La requête sera entendue au palais de justice de Montréal le 4 décembre prochain.