C'était corvée de ménage, jeudi soir dernier, dans le secteur F-3 du Centre de détention Rivière-des-Prairies, où sont détenus Raynald Desjardins et ses quatre présumés complices, accusés du meurtre de l'aspirant parrain Salvatore Montagna.

Vers 21h, l'homme d'affaires et ses acolytes regardaient la télévision dans la salle commune lorsque de 15 à 20 agents des services correctionnels ont fait irruption dans leur secteur. Pendant que les gardiens les plus costauds avaient les détenus à l'oeil, leurs collègues ont fouillé toutes les cellules, dont celles de Desjardins et de ses coaccusés, Vittorio Mirarchi, Felice Racaniello, Calogero Milioto et Jack Simpson.

Selon nos sources, ils auraient découvert quatre téléphones cellulaires, des cartes SIM servant à faire fonctionner des téléphones portables et une certaine quantité de stupéfiants. On ignore dans quelle cellule précisément les téléphones ont été découverts, mais deux d'entre eux auraient été trouvés dans la même pièce.

Les gardiens auraient également procédé à une fouille à nu des détenus avant de leur permettre de regagner leur cellule à la suite de cette opération d'une envergure rarement vue. «C'était top secret. Les gardiens ne savaient même pas quel secteur ils allaient faire. Un plan avait été préparé. C'est très rare qu'ils font une telle opération. Les détenus ont été surpris», nous a-t-on dit. Fait à noter, les gardiens portaient des gants de plastique par-dessus leurs gants en kevlar pour ne pas contaminer d'éventuelles empreintes digitales. Le lendemain, ils auraient trouvé deux autres téléphones et un trousseau de clés à cliquet dans une laveuse et une sécheuse du secteur.

Passoire de téléphones

La découverte de téléphones cellulaires - interdits en prison - est monnaie courante dans les établissements carcéraux du Québec, en particulier au Centre de détention Rivière-des-Prairies.

En 2010, Rue Frontenac a révélé que Jonathan Klor, chef des Diplomats, gang de l'ouest de Montréal, et son groupe seraient parvenus à introduire plusieurs téléphones cellulaires dans la prison. Klor s'est même photographié et filmé avec l'un de ces téléphones et a déposé les images sur l'internet.

Samedi, le Journal de Montréal a révélé que Klor a récidivé en mettant des photos de lui dans sa cellule sur sa page Facebook. Selon un modus operandi bien établi, des personnes se font arrêter délibérément pour des peccadilles afin d'introduire des appareils à Rivière-des-Prairies. Klor, qui a été condamné à 93 mois de prison à la fin du mois de septembre, aurait été transféré dans un pénitencier.