Une centaine de manifestants ont déambulé dans les rues de Montréal vendredi soir pour réclamer la démission immédiate de la policière 728, Stéfanie Trudeau.

La marche s'est déroulée pacifiquement. Les manifestants ont quitté le parc Émilie Gamelin vers 21h30 et se sont arrêtés à deux reprises devant le quartier général du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), sur la rue St-Urbain.

Les autorités ont rapidement déclaré la manifestation illégale, puisqu'aucun itinéraire n'avait été fourni.

«On a vécu beaucoup d'expériences de brutalité policière, du poivre de cayenne on en mange sur nos toasts», a confié une manifestante qui, comme la plupart des personnes sur place, désire protéger son identité pour «ne pas être ciblée».

«On considère que l'agente 728, c'est une parmi tant d'autres. Ce n'est pas un cas isolé», lance un jeune homme de 20 ans, qui désire aussi protéger son identité. Sa copine, présente à la manifestation avec lui, soutient avoir été témoin aussi de brutalité à de nombreuses reprises.

«J'ai vu un gars qui était à la mauvaise place au mauvais moment se faire plaquer au sol, perdre une dent, et il n'avait rien fait», ajoute-t-elle.

Plusieurs manifestants semblent partager le sentiment que la manifestation de ce soir est contre l'agente Trudeau, mais aussi pour dénoncer la brutalité policière.

Au cours de la soirée, de nombreux slogans ont été récités par les manifestants. Certains visaient l'agente 728, alors que plusieurs autres réclamaient une plus grande justice sociale ou une ouverture aux processus démocratiques.

Liette, une manifestante qui a accepté de dévoiler son prénom pour La Presse, a affirmé qu'il est temps de faire une enquête publique sur les pratiques du SPVM. «Je n'ai plus confiance aux policiers depuis le printemps étudiant. 728, c'est la pointe de l'iceberg. Je dis non à l'impunité», dit-elle.

Au moment de mettre sous presse, un petit groupe de manifestants marchaient toujours pacifiquement sur la rue Ontario.

Retour sur les faits

La policière du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Stéfanie Trudeau, est désarmée et suspendue de ses fonctions, le temps qu'une enquête interne éclaire ce qui s'est passé lors de l'arrestation violente de deux hommes, le 2 octobre dernier.

Sur la page Facebook de l'événement, les organisateurs invitent les manifestants à signer une pétition qui réclame sa démission.

«La culture de l'impunité doit cesser. Il est temps de réclamer une enquête au nom de la vérité, de la justice et de la dignité humaine», écrivent les instigateurs de la manifestation.

Les choses ont toutefois dégénéré sur les réseaux sociaux, alors que Mme Trudeau a été victime de menace de mort et de violence.

Des personnes ont d'ailleurs brièvement mis en ligne son adresse civique personnelle, qui est désormais sous surveillance policière afin d'assurer sa protection.

Plus de 400 manifestants avaient confirmé leur présence à la marche de ce soir, sur Facebook.