La Couronne demande de six mois à un an de prison pour Mario Lambert, ex-enquêteur du SPVM qui, au terme de son procès, a été déclaré coupable d'avoir accédé illégalement à l'ordinateur de la police.

«Ce n'était pas un geste isolé, il l'a fait à trois reprises en trois mois. Et c'était un policier d'expérience», a fait valoir Me Sylvie Villeneuve dans sa plaidoirie sur la peine, hier, devant le juge Jean-Pierre Dumais.

L'avocat de la défense, Richard Perras, a pour sa part demandé l'absolution inconditionnelle. M. Lambert est suspendu sans solde depuis sa mise en accusation, à l'automne 2009. Celui qui avait réalisé son rêve d'enfance en devenant policier travaille actuellement comme commis dans un centre de distribution. Il lui est interdit de travailler dans le domaine pour lequel il a été formé. Il ne peut même pas être agent de sécurité, selon Me Perras.

Rappelons que c'est à la demande d'une source que M. Lambert avait enquêté sur trois numéros de plaque d'immatriculation, en mars, mai et juin 2009. M. Lambert ignorait à ce moment qu'il était l'objet d'une enquête interne du SPVM et qu'il était filmé lorsqu'il accédait au Centre de renseignements policiers du Québec.

Les renseignements obtenus se sont retrouvés dans le milieu du crime. La procureure de la Couronne a reconnu que M. Lambert n'avait pas agi par appât du gain, car il n'a pas été rétribué pour les renseignements qu'il a donnés. Il voulait plutôt «performer» dans son métier. Il alimentait une source dans le but que la source l'alimente et fasse avancer ses enquêtes, a fait valoir Me Villeneuve. Mais il est absolument interdit de se servir de cet ordinateur autrement que pour des enquêtes, et M. Lambert le savait. Dans les années 90, il avait eu une suspension de 10 jours pour avoir accédé à l'ordinateur de la police à mauvais escient.

Me Villeneuve a souligné que M. Lambert avait été un policier respecté à la fois par la magistrature, la Couronne et ses collègues.

Mario Lambert, 45 ans, n'a pas témoigné hier. Il nie avoir agi illégalement et a interjeté appel du jugement. Le juge Dumais rendra sa décision sur la peine le 21 novembre.