Plus de 500 gardiens de prison manifesteront et feront du porte-à-porte dans la circonscription de Stephen Harper, samedi à Calgary.

Les agents correctionnels fédéraux veulent protester contre la hausse de la population carcérale et les problèmes de sécurité qui en découlent. Ils désirent également dénoncer la fermeture de trois établissements, dont le pénitencier Leclerc, à Laval.

Ce moyen d'action s'inscrit dans le cadre d'une tournée pancanadienne d'un mois amorcée il y a trois semaines par le président national du Syndicat des agents correctionnels du Canada, Pierre Malette.

En entrevue, hier, M. Mallette a reconnu que ses membres étaient «sans contrat de travail depuis deux ans». «Mais je ne veux surtout pas qu'on soit accusés qu'on fait ça parce qu'on est sans contrat de travail.»

Le but, dit-il, est surtout de discuter avec les agents correctionnels et de démystifier l'effet des décisions du gouvernement Harper en matière de loi et d'ordre. Et après trois semaines, le constat est évident, selon le syndicat: «La ligne dure mise de l'avant par le gouvernement conservateur ne fonctionne pas.»

«Nos membres nous disent qu'il y a actuellement beaucoup plus de violence en milieu carcéral qu'il y a six ans, au moment où les conservateurs ont pris le pouvoir», a ajouté M. Malette.

De plus en plus de prisonniers

La proportion croissante de cellules hébergeant deux prisonniers dans les pénitenciers fédéraux est loin d'aider la situation, selon lui. C'est le cas entre autres au Québec, où la fermeture de l'établissement Leclerc conduira encore plus de détenus dans des pénitenciers qui comptent déjà plus de pensionnaires que de cellules.

Il y a quelques semaines, l'Enquêteur correctionnel du Canada a lui aussi tiré la sonnette d'alarme relativement à la population croissante dans les pénitenciers fédéraux. Selon Howard Sapers, le Canada a atteint un sommet historique à cet égard, avec une augmentation cellules occupées par deux prisonniers, ainsi que des tensions et de la violence à la hausse.

Au 31 juillet, on comptait 15 097 détenus dans les établissements fédéraux. «Nous voyons une augmentation du recours à la force, des assauts [et] une hausse des absences pour cause de stress ou de maladie chez les employés», a-t-il déclaré à Ottawa lors d'un symposium.

Le gouvernement Harper a toujours refusé d'évoquer publiquement la possibilité de construire de nouveaux pénitenciers.

Il a plutôt mis en oeuvre, il y a quelques années, un plan pour agrandir les établissements existants en y ajoutant 2700 places. Selon le syndicat, cette mise en oeuvre est trop lente et ne suffit pas pour répondre à la demande actuelle.