Le tribunal donne partiellement raison à l'analyste politique de TVA Jean Lapierre qui poursuivait l'ancien directeur des émissions d'affaires publiques à Radio-Canada Pierre Sormany en diffamation pour des propos erronés tenus sur Facebook selon lesquels l'ancien politicien offrait des services de relations publiques à Tony Accurso.

M. Lapierre réclamait 350 000 $ pour atteinte à la réputation; la cour ne lui accorde toutefois que 22 000 $ à titre de compensation pour le préjudice moral. Le juge Michel Yergeau a refusé d'accorder des dommages punitifs au plaignant parce que, selon lui, «Pierre Sormany n'a pas agi de manière intentionnelle».

En septembre 2011, dans la foulée d'une entrevue controversée de Jacques Duchesneau à l'émission Tout le monde en parle, Pierre Sormany, à l'époque patron de l'émission Enquête, avait qualifié Jean Lapierre d'«ancien politicien et animateur-choc de TVA et LCN, mais qui offre aussi ses services-conseils en relations publiques et qui a parmi ses clients nul autre que son «ami» l'entrepreneur Antonio Accurso» sur la page Facebook d'une collègue journaliste. Il croyait alors envoyer un message privé à sa destinataire et non un message accessible à tous, ce qui fut pourtant le cas.

Piqué au vif, Jean Lapierre avait martelé que les propos étaient faux et rapidement déposé une poursuite. M Sormany avait quitté ses fonctions à la Société d'État.

Un an plus tard, le juge Yergeau conclut que M. Lapierre n'a perdu dans cette affaire ni son honneur ni sa réputation, mais que l'un et l'autre ont néanmoins été entachés. «Rien ne démontre que Sormany avait le désir et la volonté de porter préjudice à Lapierre», dit le jugement.

Même si le tribunal ne lui accorde qu'une fraction de ce qu'il réclamait, l'animateur se dit satisfait. «Je suis soulagé que ce soit réglé, a t-il confié. C'est une leçon qui montre qu'on ne peut pas écrire n'importe quoi sur les réseaux sociaux. Pour moi, c'était important parce que ce qui avait été dit était faux.»