La police de Gatineau a traité plus de 1500 renseignements du public depuis le meurtre de Valérie Leblanc, survenu il y a un an derrière le cégep de l'Outaouais. Mais la collaboration des étudiants qui se trouvaient sur le campus le jour du meurtre se fait encore trop rare, selon la police de Gatineau.

Le service de police et les autorités du cégep ont tenu un point de presse mercredi matin, la veille du premier anniversaire de ce meurtre qui a ébranlé l'Outaouais. Le corps de l'étudiante en sciences humaines âgée de 18 ans a été retrouvé mutilé et brûlé dans un bois derrière le campus Gabrielle-Roy, le 23 août 2011. Le meurtrier court toujours.

Les enquêteurs installeront à nouveau un poste de commandement derrière le cégep pour faire avancer l'enquête, demain jeudi. La police de Gatineau conserve le portrait-robot du «témoin important» diffusé l'an dernier. Par ailleurs, une minute de silence sera observée sur tous les campus du cégep, demain à 11h. La direction de l'établissement a de plus confirmé qu'un banc de parc sera installé en l'honneur de la jeune femme sous l'arbre où se réunissaient ses proches en sa mémoire, cette année, près du pavillon Gabrielle-Roy.

Téléphone

La police a créé un code Q.R, un code-barre noir et blanc constitué de formes géométriques qui permet aux utilisateurs de téléphones intelligents de télécharger le portrait-robot du témoin recherché depuis le début de l'enquête. Ce portrait-robot, largement diffusé dans les médias depuis un an, se trouve aussi sur le site police.gatineau.ca.

Le sergent Jean-Paul LeMay, de la police de Gatineau, a insisté sur l'importance de garder cet événement en mémoire. «Des gens ne viennent pas nous voir en se disant qu'ils ne veulent pas nous faire perdre notre temps. Il ne faut pas hésiter. Quiconque se trouvait au cégep le 23 août 2011 et qui croit savoir quelque chose doit nous parler. Les enquêteurs ont parlé à beaucoup de gens qui avaient hésité à nous parler, et pourtant il s'agissait d'informations pertinentes.»

Intervention

Pendant la conférence de presse, la grand-mère de Valérie, Huguette Leblanc, a interpellé le sergent LeMay lors de la période de questions. «Ce que je veux vous demander, ce n'est pas si niaiseux que ça, a lancé Mme Leblanc. À propos des indices... J'ai cru comprendre que ce qui était important, ce sont les indices concernant le portrait-robot. Est-ce que je me trompe ou pas?»

Le sergent LeMay a rappelé que chaque indice est important et que le portrait-robot est un élément de l'enquête, laquelle est «beaucoup plus élargie». Le sergent LeMay a rapporté une discussion tenue avec un enquêteur au dossier. «On sait qu'il y a eu des cours ce matin-là, que c'était la rentrée. Il y a eu beaucoup de va-et-vient. Des étudiants étaient présents à l'extérieur, soit pour un cours d'éducation physique ou de biologie. Rares sont les étudiants qui ont contacté nos enquêteurs. Alors, ces étudiants-là, on veut les rencontrer. Ça peut être juste une rencontre anodine d'une personne qui marchait ici, sur le sentier (à proximité du lieu de la découverte du corps de Valérie Leblanc). Ça peut révéler une information importante pour valider certaines choses.»

«D'après vous, est-ce qu'il y a un coupable un plusieurs?», a ajouté Mme Leblanc. «On ne tient rien pour acquis», a répondu le sergent, précisant que la diffusion du portrait-robot n'était pas une quelconque invention pour attirer l'attention du public sur cette affaire. «Dans le dossier d'Ardeth Wood (tuée à Ottawa en août 2003), a expliqué le policier, la personne a été aperçue deux ans et demi plus tard, dans le Nord de l'Ontario. Quelqu'un a aperçu une personne qui ressemblait au portrait-robot, et ce témoin a appelé la police d'Ottawa. C'est comme ça que la police d'Ottawa réglé le dossier.» En janvier 2008, Chris Meyers a plaidé coupable du meurtre de la jeune femme.