Une tige semblable à un bout de cure-dent dans une soupe aux légumes. Une souris dans une boîte de céréales. Une vis dans un biscuit aux brisures de chocolat. Autant d'objets inusités qui déclenchent des enquêtes de l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA). La Presse a mis la main sur les derniers rapports d'enquête, publiés depuis le début de l'année.

Un Torontois a par exemple eu toute une surprise en avalant un objet qui avait les apparences d'un cure-dent. En versant le contenu de la boîte de conserve de soupe Campbell dans un chaudron, il ne s'est pas rendu compte qu'elle contenait des morceaux de bois.

À un moment, l'homme a senti quelque chose de «large et dur» en travers de sa gorge. Il s'est fait vomir pour retirer l'objet de sa trachée, peut-on lire dans le rapport obtenu en vertu de la Loi sur l'accès à l'information. Ensuite, «il a procédé à l'inspection du reste de la soupe et a découvert une matière étrangère».

Les inspecteurs sont allés chercher la boîte de conserve et le reste de la soupe aux légumes qu'ils ont soumis à des analyses. Ils ont découvert cinq autres morceaux de bois d'environ 1,5 cm de longueur et de 0,5 cm d'épaisseur. Leur enquête a également permis de révéler que Campbell avait reçu six plaintes au sujet de morceaux de bois trouvés dans ses produits.

Après s'être rendus à l'usine d'emballage, les inspecteurs ont conclu que les morceaux de bois étaient des tiges de haricots verts non comestibles. Le fournisseur de haricots, IQF Vegetables, a été obligé d'améliorer son trieur optique, appareil capable de séparer les fèves des tiges non comestibles, à la suite de l'enquête.

Une souris dans des céréales

Les entreprises ne sont pas toujours à blâmer lorsqu'une enquête est ouverte. Ainsi, une Ontarienne a découvert une souris dans une boîte de céréales Special K - vanille et amandes. La femme qui vit près d'Ottawa a raconté à l'ACIA qu'elle avait trouvé ses céréales «détrempées» la première fois qu'elle en avait pris une bouchée. Elle avait tout de même rangé la boîte dans son garde-manger.

«Environ une semaine plus tard, j'ai sorti la boîte, j'ai mis ma main à l'intérieur et j'ai mangé un peu de céréales. J'ai remis ma main et c'est à ce moment que j'ai senti de la fourrure», raconte la plaignante.

La femme a signalé sa découverte à l'ACIA, puis elle lui a envoyé l'emballage, les céréales et le petit rongeur.

L'Agence a notamment fait appel à un vétérinaire pathologiste pour analyser la souris. Il a conclu que la souris était entrée dans la boîte non pas à l'usine de fabrication, mais bien une fois que l'emballage avait été ouvert, chez la plaignante. «Si la souris était entrée dans la boîte au moment de la production en avril 2011, son corps aurait été davantage décomposé ou complètement desséché. La conclusion du consultant [le vétérinaire pathologiste] est que la souris est entrée dans l'emballage pendant que celui-ci était ouvert et sans surveillance. La souris n'a pas pu en sortir et elle est morte de déshydratation», écrit l'inspecteur.

Provenance inconnue

Même si l'ACIA ouvre une enquête, les inspecteurs n'arrivent pas toujours à déterminer la provenance d'un objet dans un aliment. Par exemple, une femme de l'Ontario a porté plainte à l'ACIA après avoir découvert une vis dans un biscuit aux brisures de chocolat Christie. À première vue, elle a cru qu'il s'agissait d'un clou de girofle, mais en examinant le petit objet de plus près, elle s'est rendu compte qu'il s'agissait d'une vis.

Les inspecteurs n'ont jamais réussi à déterminer d'où provenait l'objet. «Il s'agit d'un événement isolé sans origine concluante», ont-ils écrit dans leur rapport d'enquête.

- Avec la collaboration de William Leclerc