Yvan Cech, 68 ans, qui a importé des lingots d'aluminium remplis de cocaïne destinée aux Hells Angels, est libre depuis la mi-juin. Selon la Commission nationale des libérations conditionnelles (CNLC), M. Cech mérite une chance, puisqu'il a fait preuve d'une bonne conduite en prison et s'est montré repentant et motivé à se lancer de nouveau dans le monde de la restauration et de l'hôtellerie.

Le caïd a été arrêté en mai 2006 par la Sûreté du Québec en République dominicaine, où il était propriétaire d'un hôtel et casino, puis transféré au Canada. M. Cech avait comparé cette arrestation à un enlèvement et l'avait contestée en cour, mais en vain. Après son arrestation, il est momentanément devenu informateur au profit des enquêteurs.

En mai 2009, il a été condamné à une peine de 12 ans de prison pour trafic de drogue et gangstérisme. Il fallait toutefois soustraire de cette peine quelque trois années de détention préventive, comptées en double, comme on le faisait à l'époque. Il devait purger au moins la moitié de la peine résiduelle, à cause de la condamnation pour gangstérisme.

Cech, qui possède les citoyennetés canadienne et slovaque, dirigeait à partir de la République dominicaine un réseau qui fournissait le clan de Mario Brouillette, chef des Hells Angels de Trois-Rivières, qui était alors considéré comme l'un des motards les plus influents du Québec.

Yvan Cech, qui était surnommé le Prince, aurait importé près de 600 kg de poudre blanche dissimulée dans des lingots d'aluminium en provenance du Venezuela. Ceux-ci étaient récupérés à Québec, notamment par Richard Sanschagrin, ex-policier de la GRC.

La CNLC a noté au cours des quelques audiences auxquelles a participé Cech qu'il semblait repentant. Il est également le père d'un enfant de 7 ans et d'une fille dont le mari était complice dans l'importation des lingots. Il est aussi grand-père.

La Commission indique qu'il semble se «concentrer sur les valeurs familiales en travaillant à rebâtir les liens avec les membres de [sa] famille». Il souhaite également se lancer de nouveau dans le domaine qui l'a toujours fait vivre, la restauration et l'hôtellerie - mais cette fois de façon légale.

D'ici à l'expiration de sa peine, il devra par contre éviter la fréquentation d'individus entretenant des liens avec le crime et rendre compte de ses gains financiers à son équipe de surveillance.