Ce qui a toutes les allures d'un drame familial avec pour toile de fond une dispute entre ex-conjoints sur la garde de leurs enfants s'est joué la nuit dernière à Warwick, dans les Bois-Francs. Un homme de 47 ans se serait enlevé la vie ainsi que celle de ses deux enfants.

Vers 3h, des résidents de la rue Richardson ont été réveillés par ce qui leur a semblé être une violente explosion.

Le petit garage situé à quelques mètres de la maison où logeaient un père et ses enfants était en flammes.

Une fois le brasier maîtrisé, les pompiers de l'endroit ont fait une épouvantable découverte.

Trois corps sans vie gisaient dans les décombres.

De toute évidence, il s'agissait des occupants de la maison attenante, Jocelyn Marcoux, 47 ans, ainsi que de son fils Lindsey et sa fille Karen. Leurs âges sont encore incertains, mais ils seraient âgés entre 10 et 15 ans.

Quatre bonbonnes de gaz propane se trouvaient aussi dans le garage.

Photo tirée de Facebook

Jocelyn Marcoux, 47 ans et ses enfants Lindsey et Karen Brillant-Marcoux.

L'enquête de la Sûreté du Québec démarre à peine et la police est avare de détails quant aux circonstances du drame. Le porte-parole Richard Gagné indique que l'état des corps, calcinés, nécessite une autopsie pour déterminer avec exactitude la cause des décès et l'identité des défunts. Mais il convient que rien ne porte à croire qu'il pourrait s'agir d'autres personnes que le père et ses enfants.

Jocelyn Marcoux était engagé depuis 2005 dans une interminable dispute avec la mère de ses enfants, qui habite près de Québec, quant à la garde de ceux-ci.

«Il avait la garde complète de ses enfants et la mère les avait une fin de semaine sur deux. Mais depuis le mois de mars dernier, il était découragé, il disait qu'elle voulait ravoir la garde», raconte une amie et collègue de travail de l'homme, un électricien qui travaillait souvent au CHSLD de Victoriaville.

D'ailleurs, Jocelyn Marcoux et son ex-conjointe devaient se retrouver aujourd'hui au palais de justice de Québec pour débattre de la requête de la mère qui souhaitait obtenir plus de temps de garde.

«Il était certain qu'il allait perdre une partie de la garde. Les mères gagnent toujours en Cour. Il en avait gros contre le système parce qu'il croyait que ses enfants n'étaient pas bien traités par le conjoint de son ex. Depuis quelque temps, il était plus agressif. Il disait elle ne croira pas à ça, si je perds la garde», raconte la femme qui a préféré ne pas s'identifier.

Sur sa page Facebook, Jocelyn Marcoux a publié en début de nuit dernière une lettre dans laquelle il énumère la liste de ses doléances à l'encontre de son ex, du système judiciaire et de la DPJ. Il y va à un moment donné d'une déclaration qui donne froid dans le dos, quand on sait ce qui se serait passé quelques minutes plus tard.

«Je me suis juré dans mon coeur de père que jamais plus mes enfants seraient maltraités ; plus jamais même avec la bénédiction d'un juge hypocrite! Pour les pères bien c'est officiel ! Si tu te fais pas justice toi même, bien tu auras jamais justice! Jamais soyez-en bien sûrs, d'où tous les drames familiaux!», y écrivait-il.

Et pourtant, quelques heures plus tôt, sur cette même page Facebook, il annonçait le nom de la nouvelle entreprise qu'il démarrait, «kar-lind électrique», nom formé des premières lettres des prénoms de ses enfants. Une nouvelle qui semblait heureuse saluée par ses amis.

«Il partait à son compte parce qu'avec la garde de ses enfants, il ne voulait plus travailler sur des chiffres de soir et de nuit. C'était un extrêmement bon père de famille. Il était découragé et sentait que le système était injuste. Il ne mérite aucun jugement, mais c'est tellement dommage pour les petits qui ne pourront plus vivre avec ces enfants-là», conclut la dame.

Photo Patrick Sanfaçon, La Presse

L'enquête de la Sûreté du Québec démarre à peine et la police est avare de détails quant aux circonstances du drame.

Photo Patrick Sanfaçon, La Presse