Le bureau du coroner a ouvert une enquête, ce matin, pour élucider les circonstances du suicide d'un patient de 50 ans qui s'est jeté du 9e étage de l'hôpital Maisonneuve-Rosemont (HMR). Il s'agit du deuxième événement du genre à survenir en moins d'un an, et ce, malgré des correctifs apportés par la direction de l'établissement de santé à la suite du premier incident malheureux.

L'affaire est survenue vers 7h00, ce matin, lorsque le patient s'est jeté d'une fenêtre du salon des visiteurs de l'aile de gastro-entérologie pour terminer sa chute sur le toit du 2e étage. L'homme avait d'abord survécu à sa chute de plusieurs étages, mais souffrait de multiples fractures. Il a été transporté à l'urgence où son décès a été prononcé vers 10h00.

Selon une source très crédible, il avait cependant été admis à l'HMR vendredi pour traiter un problème d'hypertension.

La police de Montréal, qui a été dépêchée sur les lieux, a indiqué que l'homme présentait possiblement des «tendances dépressives», mais qu'il n'était pas hospitalisé dans une aile psychiatrique. Le réseau TVA a toutefois rapporté que l'homme venait tout juste d'obtenir son congé de l'hôpital Louis-H. Lafontaine, qui traite les problèmes de santé mentale.

Enquête interne

Pour des raisons de confidentialité du dossier médical, le responsable des communications de l'HMR, André Bouthillier, n'a pas pu confirmer si le patient souffrait effectivement de troubles mentaux. Il a annoncé que l'hôpital avait ouvert une enquête interne.

C'est la deuxième fois en moins d'un an qu'un patient se suicide en se jetant du 9e étage de l'hôpital. En octobre dernier, un homme de 74 ans avait fait une chute mortelle de la fenêtre de sa chambre. Cet événement avait mené l'HMR à cadenasser toutes les fenêtres des chambres de l'établissement. «Il n'est plus possible, aujourd'hui, de sortir par la fenêtre d'une chambre de l'hôpital», affirme M. Bouthiller. «Il y avait du personnel près de lui toute la nuit», a-t-il ajouté.

L'événement préoccupe Paul Brunet, le président du Conseil de la protection des malades. S'il s'avérait que le patient avait effectivement un problème de santé mentale, ce dernier estime que l'hôpital a failli à ses responsabilités. Un patient affligé par la maladie mentale devrait faire l'objet d'une surveillance serrée, explique-t-il.

«Le patient était-il hospitalisé au bon endroit? N'y a-t-il pas un lieu assez sécuritaire pour les patients avec des problématiques de santé mentale? J'espère que ces questions seront éclaircies aujourd'hui par l'administration de l'hôpital.»