Une partie des sommes confiées à Dany Perras aurait été versée aux entreprises d'un grand adepte de Napoléon Bonaparte, Pierre-Michel Combaluzier, selon des documents déposés en cour.

Quelque 2,6 millions de dollars pourraient avoir été versés à Napoleon Exchange World et à ses entreprises affiliées, soit le tiers des fonds réclamés. Ces versements n'ont toutefois pas été prouvés en cour.

Pierre-Michel Combaluzier, Français d'origine, est un grand adepte de Napoléon, qui a dirigé la France au début du XIXe siècle, jusqu'à son Waterloo. Combaluzier habite une tour d'appartements en copropriété située au 1200, boulevard De Maisonneuve Ouest, à Montréal. Son appartement fait l'objet d'une hypothèque légale pour une dette fiscale.

Selon nos informations, Napoleon Exchange World cherchait à vendre des cartes à puce sur lesquelles auraient été imprimées des photos de vedettes ou de sportifs, ou encore des reproductions de Napoléon.

Selon le registre des entreprises, l'avocat Peter S. Martin, de McCarthy Tétrault, figure comme actionnaire d'une des entreprises du groupe Napoleon. Or, M. Martin assure que ce n'est absolument pas le cas. «Je n'ai jamais été ni actionnaire, ni administrateur, ni quoi que ce soit. Le document est faux», a-t-il affirmé.

Un autre actionnaire de l'organisation, un artiste-peintre connu, connaît M. Combaluzier, mais assure n'avoir jamais investi un sou dans ses entreprises. «Je peux vous montrer mes états de compte sans problème», nous a-t-il dit.

Parti en Suisse

Nous avons été incapables de joindre Pierre-Michel Combaluzier. Son avocat, Charles Gelber, n'a pas rappelé La Presse. Toutefois, nous avons parlé à l'un des administrateurs de ses entreprises, Paul Dénommée. «Napoleon a reçu de l'argent, mais la majorité des fonds a été remboursée. Le montant encore dû est inférieur à 1 million», a-t-il dit à La Presse.

Selon M. Dénommée, Combaluzier est en voyage d'affaires en Suisse et n'est pas joignable. Paul Dénommée est également inscrit comme partie prenante à d'autres emprunts auprès de Dany Perras, mais il s'agirait de faux documents et de fausses signatures, dit-il.

Deux des contrats de prêts que nous avons obtenus concernant Napoleon Exchange World remontent à décembre 2010 et février 2011. Ils portent des taux d'intérêt de 16,6% pour un mois, soit l'équivalent de 200% par année. Impossible toutefois de savoir s'il s'agit de vrais ou de faux contrats.

Avec l'affaire Perras, le projet de Napoleon Exchange World a été mis sur les tablettes, nous dit M. Dénommée. Un autre projet a cependant vu le jour: Napoleon Fashion Awards, pour lequel M. Dénommée affirme être responsable des finances.