Au terme d'une enquête approfondie en 2011, la police de Toronto avait conclu hors de tout doute que Luka Rocco Magnotta était bien le tueur de chatons recherché par plusieurs internautes et organismes européens de défense des animaux, a appris La Presse.

Selon une source bien au courant du dossier, les policiers ontariens ont pris la chose très au sérieux et tenté pendant longtemps de déposer des accusations criminelles contre Magnotta.

Ils se sont toutefois butés à un obstacle insurmontable: jamais ils n'ont pu déterminer avec certitude l'endroit dans le monde où les crimes avaient été commis.

Magnotta voyageait énormément à cette époque. Il s'était rendu à Londres pour rencontrer un journaliste qui enquêtait sur les vidéos de mise à mort de chatons. Il lui aurait ensuite envoyé un courriel de menaces à partir des Pays-Bas.

Des vidéos

Les vidéos dans lesquelles on voyait un individu nourrir un serpent avec un chaton ou l'asphyxier avec un sac de plastique et un aspirateur circulaient sur le web, mais on ne pouvait prouver où elles avaient été réalisées, affirme la source.

Impossible donc pour les forces policières canadiennes d'accuser le suspect, puisque le crime avait peut-être été commis à l'extérieur de leur juridiction.

Ce détail technique aurait d'ailleurs frustré certains policiers qui savaient que Magnotta se trouvait alors en Ontario, tout près d'eux.

La police de Montréal, de son côté, affirme que les allégations de cruauté envers les animaux seront examinées en temps et lieu, mais que la priorité pour l'instant est de conclure l'affaire du meurtre et du démembrement de Côte-des-Neiges.