Le marchand d'armes germano-canadien Karlheinz Schreiber, 78 ans, au coeur d'un scandale sur le financement du parti d'Angela Merkel dans les années 1990, a été remis en liberté, selon un porte-parole d'un tribunal allemand interrogé par l'agence allemande DPA lundi.

Le tribunal de grande instance d'Augsbourg (Bavière) avait réclamé le 15 mai que le marchand d'armes soit remis en liberté en raison de son état de santé. Il a été assigné à résidence avec notamment obligation de se présenter chaque jour à la police.

Le Parquet avait introduit un recours juridique, mais la Cour d'appel de Munich (sud) a finalement décidé d'accepter la remise en liberté.

La Cour d'Augsbourg avait pris sa décision en raison de l'état de santé de M. Schreiber, victime d'une crise cardiaque en prison, et des «doutes importants sur sa faculté d'être maintenu en prison».

Extradé du Canada en 2009, Karlheinz Schreiber avait été condamné à huit ans de prison pour fraude fiscale. Il avait été reconnu coupable d'avoir fraudé le fisc allemand à hauteur de 7,5 millions d'euros entre 1988 et 1993.

La Cour de justice fédérale allemande avait demandé en septembre 2011 qu'il soit rejugé et avait réclamé une nouvelle instruction.

Figure clé du scandale des «caisses noires» de l'Union chrétienne-démocrate (CDU), le parti de la chancelière, à la fin des années 90, il avait été reconnu coupable d'avoir encaissé 33,1 millions d'euros de commissions dans le cadre de ventes internationales d'armes (des blindés Fuchs à l'Arabie saoudite, des hélicoptères au Canada et des avions à la Thaïlande) sans les déclarer au fisc.

Ce scandale au sein de la CDU avait précipité la chute de l'ancien chancelier Helmut Kohl et permis l'ascension d'Angela Merkel, élue présidente de la CDU en 2000.