Quatre ans après avoir obtenu le mandat de construire six haltes routières en partenariat public-privé (PPP), l'entreprise Les Aires du Québec poursuit le gouvernement Charest pour rupture de contrat. Un recours formel a été inscrit hier en Cour supérieure à Québec. La société réclame 13 millions parce que le gouvernement, selon elle, refuse d'appliquer l'entente conclue en 2008.

Le différend porte sur la construction des haltes routières. «Ils voulaient construire des abris antiatomiques, nous, on a construit des dépanneurs!», illustre le porte-parole du groupe, André Pelchat. Parce que des bureaux de tourisme occupaient une partie des immeubles, Québec tenait à ce que ces constructions publiques soient très étroitement suivies par un ingénieur du gouvernement. Or, l'entreprise s'est contentée d'un contrôle régulier pour ce genre d'ouvrage. Québec refuse ainsi de payer les loyers convenus, une autre créance de 1,4 million inscrite en cour. «On loue des édifices à Walmart, à de nombreux commerces, à des multinationales, et personne ne refuse de payer son loyer», lance M. Pelchat.

Au cabinet du ministre d'État aux Transports et responsable du dossier, Norm MacMillan, la porte-parole Véronique Normandin explique de son côté que l'entrepreneur «n'a pas respecté les termes de l'entente» et s'est prévalu de son droit de porter l'affaire devant les tribunaux. Toutefois, l'entreprise a fait fi du «processus d'arbitrage» pourtant prévu à l'entente, a-t-elle ajouté.